Antonio Carlos Jobim

Jan 01, 2007 at 00:00 2016

biographie, entretien avec Tom Jobim, CDs

Antonio Carlos Jobim ou  le « Papai de Ipanema »

Le mot « génie » est un peu trop usité ces derniers temps. Mais, sincèrement, on peut affirmer, sans trop abuser, que Tom Jobim – cela se prononce  « ton  jobi(n) » – mérite plus que ce mot. Il n’a pas simplement révolutionné la musique brésilienne mais aussi toutes les autres musiques populaires mondiales. J’en veux pour preuves ces 2 albums inédits qui viennent de sortir et dont ils sont, scandaleusement, passés quasi inaperçus. C’est au cours d’une soirée mémorable à Los Angeles en 1993 qui j’ai rencontré et connu ce grand homme, grâce à une autre légende de la musique afro-américaine : Ray Brown. Nous avons alors parlé de longues heures ensemble. Voici quelques phrases et anecdotes concernant sa biographie fort intéressantes et peu connues.

Antonio Carlos Brasileiro De Almeida Jobim est né à Rio de Janeiro le 25 janvier 1927 à Tijuca, quartier situé au nord de la ville. En 1931, ses parents déménagent au sud, au bord de la mer, dans un quartier plus bourgeois nommé Ipanema. Tout jeune, il est attiré par le sport. « J’en pratiquais plus d’un : la capoiera, le volley de plage, la peteca, je pouvais traverser à la nage le lagon de Rodrigo de Freitas, la course à pieds etc… J’étais déjà bien sculpté pour mon âge et pour l’époque » me raconta-t-il vaillamment.

« Dès l’âge de 13 ans, j’ai commencé à étudier le piano mais cela ne me passionnait pas plus que cela. Je dois avouer que celui qui m’a le plus influencé et mis le pied à l’étrier, ce fut en écoutant les œuvres de Claude Debussy. J’étais sans voix. Ses harmonies m’ont touché à jamais. Je jouais aussi un peu de guitare et d’harmonica mais c’était pas de manière sérieuse. » (rires)

Mais, à 17 ans, une très grave chute sur la plage en jouant avec ses amis change sa vie. « J’ai dû alors arrêter le sport. J’étais perdu et ne savais plus quoi faire. J’ai essayé d’étudier l’architecture en 1946 mais ce n’était pas pour moi. Ce sont dans ces conditions que le « virus » de la musique me prit terriblement. Ca y est, j’avais trouvé ma voix ! »

Il devient alors un des piliers des bars musicaux de Copacabana entre autres. « Oui, j’étais toujours dans ces bars à écouter toutes les musiques que je pouvais. Il faut dire que j’ai eu un sacré prof de piano du nom de Hans-Joachim Koellreuter, qui était allemand. Il était en avance sur son temps car il m’a enseigné les bases de la dodécaphonie. Une sacrée chance, tu parles ! » me confia-t-il.

Puis il se met à jouer dans ses mêmes bars qu’il fréquente : « Pas facile au début de se faire une place mais, comme je travaillais très dur mon piano, on m’a finalement laissé jouer et j’ai eu un assez joli succès. »

Avais-tu déjà ton style ? « Non, j’essayais beaucoup de choses, parfois bonnes, parfois mauvaises mais je cherchais. C’était mon but : trouver quelque chose d’original ».

Et le Jazz dans tout ça ? « C’est ce que j’écoutais le plus : les big bands et les pianistes bien sûr : Duke, Basie, qui étaient de sacrés pianistes eux-mêmes aussi, Art Tatum, Fats Waller, Earl Hines, Teddy Wilson etc… Drôle car je les ai tous rencontrés par la suite et ils sont devenus des amis ».

En 1949, il se marie et devient père du garçon nommé Paulo en 1950. Dès 1952, il travaille dans les studios d’enregistrements de la capitale pour « Continental Records ». « Mon boulot était copiste. Mais je me suis vite fait des amis musiciens et producteurs. Ils ont entendu par la suite mes compositions et arrangements. Ils ont alors aimé et mon premier succès fut  « Tereza di Praya », écrit par Billy Blanco en 1954 ».

Et puis une rencontre capitale se réalise en 1954 avec le poète, écrivain et diplomate Vinicius de Moraes. « Il cherchait à mettre en musique sa pièce « Orfeu da Conceiçia ». Il mit 15 ans à écrire cette pièce et voulait vraiment mettre de la musique dessus. Mais, il ne trouvait personne qui lui convenait. Alors, d’une manière un peu gonflée, je lui ai dis que je pourrais le faire sans problème. Il me donna son accord. Je travaillai 20 heures sur 24 pour y arriver. A sa présentation en septembre 1956 au fameux théâtre municipal de Rio, ce fut un grand succès. » La même année, il devient le directeur artistique du label Odeon Records et rencontre le chanteur et guitariste Joao Gilberto.

En 1957 et 1958, Tom et Vinicius écrivent de nombreux morceaux pour des bandes originales de films et pour des chanteuses telles que Sylvia Telles et Elizete Cardoso. « C’est à cette époque que j’ai composé  « Desafinado », « Chega De Saudade ». J’ai demandé à Joao de les interpréter seul à la guitare et un album est sorti en 1959. »

Cette même année, le réalisateur français Marcel Camus filme, à Rio, une adaptation cinématographique de « Orféo Negro ». Il demande alors à Jobim de composer la musique du film. C’est avec l’unique concours de la seule guitare de Luiz Bonfa que ces airs deviennent d’un seul coups des « hits » planétaires. « On ne s’y attendait pas du tout car les budgets étaient serrés et on ne pouvait pas avoir beaucoup de musiciens pour les séances. Alors j’ai pensé que la guitare de Luiz pouvait faire l’affaire » « Orféo Negro » reste, encore aujourd’hui, un film culte dans le monde entier. C’est assez incroyable ! »  me souffla-t-il l’air encore étonné.

Petit à petit de jeunes musiciens collaborent avec Tom tels que le guitariste Baden Powell, Ronaldo Boscoli, Carlos Lyra et bien d’autres. « Tous ces types arrivèrent et on forma une espèce de communauté de musiciens. Un jour, quelqu’un arriva avec ce terme de « Bossa Nova », ce qui veut dire nouvelle vague. »

Comme il est l’homme de cette nouvelle vague, quels furent « ses ingrédients » pour inventer cette nouvelle forme musicale? « Très bonne question et pas facile à y répondre. En fait, j’ai écouté la musique classique en premier, puis le Jazz, grâce à un pianiste nommé Johnny Alf qui m’a enseigné les rudiments et m’a fait écouter cette musique très attentivement. Je me suis inspiré aussi des gens de mon pays dont le compositeur Ary Barroso, celui qui composa le thème « Brazil » entre autres. J’ai aussi pas mal écouté les musiques traditionnelles brésiliennes tels que le Chorinho et la Samba, la vraie de l’époque. C’est un mélange de toutes ces musiques que nous avons réussi à sortir un nouveau style musical. Il a fallu du temps. »

Mais la collaboration entre Vinicius et Tom ne s’arrêtent pas là. Ils continuent à travailler sur de nombreuses autres musiques de films de l’époque, écrivent aussi pour pleins d’orchestres différents.

Raconte-moi comment tu as composé ce fameux thème « A Garota de Ipanema » (The Girl From Ipanema). « Par accident total. J’allais toujours boire des bières au même bar sur la plage à Ipanema. Chaque fois que j’y allais, je voyais cette magnifique femme qui passait devant moi. J’ai appelé alors Vinicius pour qu’il vienne. J’avais alors composé la musique. La vue de cette fille  l’inspira tellement qu’il écrivit les paroles. C’est tout simple » m’a-t-il confié.

Ce fut un véritable raz-de-marée. Stan Getz et Charlie Byrd enregistrent ses compositions dont le fameux « Desafinado ». Tom est invité la même année à jouer à « Carnegie Hall »,  avec ses amis brésiliens. « Je ne pouvais pas y croire : nous, « petits » brésiliens, invités à jouer dans la plus prestigieuse salle du monde, à New York ?! J’ai mis du temps à y croire. On fit un triomphe. On ne pouvait plus trouver de billet. Tout était complet depuis plusieurs semaines déjà. Cela s’appelait « Bossa Nova Show ». Les gens se battaient pour rentrer. Et devines qui est venu nous accueillir ? Stan (Getz) et Charlie (Byrd). Quel honneur ! Les propositions ont afflué et j’ai décidé de m’installer à New York. L’album avec Stan et Astrud Gilberto auquel j’ai participé à fait un véritable malheur. C’était le bonheur total. Et puis Frank (Sinatra) m’appela pour participer à son show. Le taux d’audience explosa. Il m’engagea d’office pour enregistrer un album avec lui sur nos récentes compositions brésiliennes. Là aussi, l’album fut numéro un dans toutes les chartes. Un très grand honneur que de jouer et chanter avec Monsieur Frank Sinatra lui-même ».

Il anime parallèlement un grand show hebdomadaire à Rio pendant longtemps. Au milieu des années 1960 également, il collabore avec de nombreux arrangeurs américains tels que Nelson Riddle, Claus Ogerman et Eumir Deodato. « De sacrés arrangeurs, même si certains disent qu’ils sont commerciaux, je m’en tape, ce sont des tout grands ! » me confia-t-il.

La venue en grande masse du Rock tels que les Beatles, Les Rolling Stones, Jimi Hendricks etc … font que Jobim devienne beaucoup moins populaire. Il se concentre alors à nouveau sur  la composition de films ainsi que pour la télévision.

En 1974, il réalise un fantastique album avec la légendaire chanteuse brésilienne Elis Regina. Très étrangement, cet album fut enregistré à Los Angeles(!) pour le public brésilien uniquement. Mieux encore, ce dernier ne fut distribué aux USA qu’à partir de 1990. Un comble pour deux superstars de cette envergure.

L’explication vient de m’être donné par Renata Mindlin, productrice du label «Jobim/Biscoito Fino Records » à Rio, gérant avec brio les albums posthumes de Tom et de sa famille: « Tu sais, ce fut une histoire de production. Le producteur d’Elis était Roberto de Oliveira.

C’est lui qui a eu l’idée de les réunir pour un album. Il parla avec Midani, patron d’Universal,  lequel parla avec Aloysio de Oliveira, musicien très réputé et producteur vivant aux USA à l’époque, qui accepta. Tom voulu enregistrer à Los Angeles car c’est là qu’il vivait durant toutes ces années. La raison pour laquelle cet album fut distribué bien longtemps après aux USA est vraisemblablement dû au fait que cela soit une production brésilienne. »

En 1978, Tom se remarie avec Ana Lontra et devient papa encore deux fois : en 1979 et en 1987. Un regain pour la Bossa Nova fait que Tom entreprend une grande tournée en été 1985 où il se produit au festival de Jazz de Montreux en 1985 avec sa femme, son fils Paulo et sa fille Elizabeth, ainsi qu’avec d’autres amis.

On y apprend alors qu’avec Joao Gilberto, ils ne se parlent plus depuis des années. Les deux meilleurs amis du monde sont devenus presque les deux pires ennemis. Triste nouvelle. Si Tom est un homme « cool », on peut aisément qualifier Joao comme un personnage excentrique, très difficile, au caractère imprévisible, voire mythique et très souvent arrogant.  Il vit aujourd’hui, d’ailleurs, quasi coupé du monde, vivant enfermé et reclus dans sa villa à Rio de Janeiro, qu’il ne quitte presque jamais plus, que pour de très rares concerts, refusant toute interview. Ceci explique certainement cela … Mais Tom reste toujours au top de sa forme au milieu et fin des années 1980.

Parlons un peu de Jazz. « Le Jazz est une clé majeure de la Bossa Nova car les accords et les improvisations sont Jazz, totalement. Je suis un fan. J’ai été influencé par tous les mecs de la « West Coast » et d’autres tels que Chet Baker, Gerry Mulligan etc … Je dois dire que mes pianistes préférés restent Oscar Peterson et Hank Jones. D’ailleurs, la version la plus réussie de « Wave » est celle d’Oscar à mon avis (A), suivie de celle de Benny Carter (saxophoniste, compositeur et arrangeur de génie lui aussi.) (B) Et mon bassiste favori est …(et il le regarde dans les yeux) … l’homme de Pittsburgh … celui-là devant toi … ! (rires car il parle de Ray Brown, juste devant lui). Nous avons souvent joué ensemble dans les studios ici à Hollywood avec des grands orchestres divers mais jamais d’albums en petit comité. Il faudrait le faire. Le Jazz, c’est la moitié de ma musique. »

Quand je lui demandai de quoi parlaient ses musiques, il me rétorqua : « Deux choses simples : l’amour et la tristesse. Ce sont les bases de la vie je pense … » Et au point de vue musiques?  « Outre le Jazz, il y a eu des influences de musiciens et compositeurs classiques tels que Ravel, Debussy … et les musiques européennes en générale. »

Alors en fait, la bossa nova est un mélange de musiques du monde : « On pourrait le dire ainsi oui. Une très bonne analyse dont je n’avais jamais pensé de cette manière. Oui, ton approche me plaît énormément ! ».

En 1994, « Carnegie Hall » lui rend hommage en le faisant jouer avec des grands Jazzmen tels que Herbie Hancock, Shirley Horn, Pat Metheny, Joe Henderson etc … C’est enfin la consécration universelle pour lui. Le 8 décembre 1994, il se rend dans un hôpital réputé de  New York aux USA pour y subir une intervention chirurgicale suite à des problèmes d’artérioscléroses. C’est alors qu’il est victime d’une crise cardiaque mortelle. Chose troublante : Tom décède au même âge, 67 ans, que son vieil ami Vinicius Moraes, décédé lui en 1980.

Reconnaissance posthume certes mais plus que méritée, l’aéroport international « Galéao » de Rio, devient, en 1999, l’aéroport « Antonio Carlos Jobim ».

Sa renommée n’est pas prête de s’éteindre : à 8 reprises, ses albums entiers dépassent le million d’albums vendus. Ses chansons sont toujours jouées partout dans le monde : « tous les jours et à chaque seconde de la journée » m’a avoué tout récemment un des grands responsables de chez  « Universal Music ». C’est dire …!

Ses 2 albums inédits, édités cette année par sa famille, nous montre un Tom Jobim sous des angles très différents et que l’on ne connaît que très peu.

Tom Jobim « Inedito » Discmedi DM 4199-2.

En février 1987, Tom fêtait ses 60 ans et se trouvait dans une plénitude totale, en osmose avec sa musique et sa vie. Ces séances restent, selon les dires du Maestro lui-même, parmi ses meilleures qu’il ait enregistré sous son nom. Il est aidé ici par sa femme, ses enfants et des amis tels que Jacques et Paula Morelembaum, Simone et Danilo Caymmi, Maucha Adnet, Sebastiao Neto et Paulo Braga.

Les photos le montrent dans ses endroits favoris : sous un arbre au jardin botanique de Rio, sur la plage d’Ipanema, au piano dans sa maison de Rio, en présence de ses amis.

Il décide de reprendre certains de ses hits mais à Sa manière, comme il les ressent et les conçoit. C’est là que réside tout l’intérêt capital de cet album car on connaît quasi tout du Maestro mais très peu en tant leader de ses œuvres. « Chega De Saudade » est la seule version chantée de Tom, « Desafinado » est un duo de voix entre Tom et Danilo Caymmi ainsi que « Samba do Aviao » et « A Garota de Ipanema ».

On y trouve aussi des interprétations de Tom avec Paula, Simone, Ana, Maucha, Elizabeth et Danilo, toutes magnifiques (« Sabia », « Samba de Uma Nota So » et « Aguas de Março »). L’autre titre « Eu sei que vou te amar » est chanté par Tom tout en s’accompagnant au piano, un moment de bonheur. « Cançao em modo menor » est joué par Tom au piano et son orchestre. « Modinha » est interprété de deux manières différentes : une est sa co-composition avec Vinicius Moraes et l’autre est la Serenade No. 5 de Heitor Villa-Lobos et Manuel Bandeira. Deux grands moments également.

Ces 24 titres ont été enregistrés entre le 18 mai et le 30 août 1987 chez Tom lui-même, sur son piano, au jardin botanique de Rio, aménagé pour les circonstances en studio d’enregistrements par le remarquable ingénieur du son Carlos de Andrade.

Le producteur de ces séances se souvient : « Nous commencions les enregistrements vers 23h  quand tout était calme et qu’il n’y avait plus de bruit dans la rue et finissions vers 2 heures du matin. » Comme le soulignait Tom lui-même : « Dans ma maison ici, au jardin botanique, si une grenouille croasse, on l’entend à 200 mètres à la ronde ! ». Rien n’échappait décidément aux oreilles du Maître!

« Em Minas au Vivo” Discmedi 4198-2.

Cet album est un véritable chef-d’œuvre à plus d’un titre. On y trouve notre homme enregistré « live » au Palace des Arts en mars 1981 à Minas Gerais (3 heures de Rio), en piano solo ! Non, vous ne rêvez pas. Cela faisait 20 ans qu’il ne s’était pas produit dans ce contexte et dans cette ville. Toujours affecté par la récente disparition de son très proche ami Vinicius Moraes, il nous livre ici une bonne partie de ses compositions tout en rendant hommage à Vinicius.

On est de suite frappé par la magnifique qualité de l’enregistrement et du piano. En plus, ce qui fait de cet album un pur joyau est qu’il nous raconte, joue, avoue beaucoup de ses secrets musicaux. On se croirait chez lui, en train de nous compter à chacun d’entre nous Sa musique et ses impressions. C’est chaud, très vibrant, amusant et on y apprend tellement de choses. Sa voix est envoûtante, drôle, sensible, sensuelle et percutante, tous à la fois. On peut également donner les mêmes adjectifs concernant son jeu de piano, qui fait souvent référence à la musique classique.

Le répertoire contient 18 titres, dont 7 composés en collaboration avec Vinicius et 4 uniquement des siennes. Tom n’a jamais été un homme qui se présentait seul sur scène; il n’aimait pas trop ça. « Ce sont mes amis Vinicius, Toquinho et Miucha qui m’ont persuadé à le faire » avoua notre homme. « Il est facile de se reposer sur les autres mais cette fois-ci, cela n’est plus le cas. Je dois vaincre ma timidité ». Et il y excelle avec grand Art.

Il commence avec « Desafinado » et « One Note Samba », deux de ses plus grands succès. « Desafinado, personne ne voulait le publier ni même le jouer. Joao Gilberto ne voulait même pas le chanter » nous raconte-t-il ici. Incroyable mais vrai.

D’autres anecdotes formidables émaillent ce concert. « Orféo Negro » vient de Vinicius. Il était diplomate à Paris et revint avec une idée bien précise : de mettre en scène pour le théâtre des thèmes musicaux sur un fond de mythologie bien réel. Ce qui donna en 1956 ce fameux spectacle qui fit un triomphe. Quelques samba virent le jour tels que « Se Todos Fossem Igauis E Você » ,  « Agua de Beber », « Modinha », « Chega De Saudade », devenus des classiques. Tom y est absolument magnifique.

Les thèmes « Dindi » et « Eu Preciso De Você » sont des compositions en collaboration avec un autre grand musicien et producteur Aloysio de Oliveira, qui produisit aussi la toute grande chanteuse Elis Regina. « Corcovado » fait références à la fameuse statue du Christ qui surplombe la ville de Rio de Janeiro.

Et pour terminer, le thème « Aguas de Março » et « Garota de Ipanema » terminent ce concert légendaire et totalement inédit avec toute grande classe.

Vous tenez ici deux très importants témoignages de l’histoire de la Musique du vingtième siècle et celle de la musique brésilienne en particulier. Indispensables et chefs d’œuvre absolus!

DVD : Antonio Carlos Jobim « In Concert » Immortal DVD 049489.

Enregistré au Wiltern Theater de Los Angelès en 1987, on y retrouve le maître au piano et chant, entouré de son fils Paulo à la guitare et chant, ainsi que sa deuxième femme Ana et sa fille Elizabeth aux chants, plus Paulo Braga à la batterie, Danilo Caymmi brillant à la flûte et le tout grand violoncelliste Jacques Morelembaum etc…

Ce concert nous livre quelques uns des grands succès de Tom, 14 titres, 60 minutes, dont « One Note Samba », « Desafinado », « Agua de Beber » ou la merveilleuse « Samba do Aviâo ». Superbe. Mais, ô surprise, la grande chanteuse et superstar Gal Costa vient chanter dans 5 titres en invité, dont un « Dindi » de toute grande classe, seule en duo avec Tom au piano. Quelques minutes inoubliables.

La version de « Chega de Saudade », réarrangée ici, est de toute beauté. Le public américain apprécie énormément ce concert, d’une rare finesse, aussi bien les voix que les instruments ainsi que le Maître au piano, voix et chef d’orchestre.

Bien filmé et enregistré pour l’époque, ce dvd vient compléter à merveille les 2 cd’s inédits chroniqués ci-dessus.

Décidément, le génie d’Antonio Carlos Jobim ne finira jamais de nous enchanter, ni de nous surprendre, tant sa musique et ses paroles restent intemporelles. D’ailleurs, quand je lui demandai ce qu’il aimerait laisser après sa disparition, il me rétorqua : « Rester à la mode et au goût du jour n’est pas vraiment intéressant à mes yeux. Non, si j’ai le choix, j’aimerais plutôt devenir immortel ! » (rires).

Sans l’avoir consciemment fait exprès, « Le Papai de Ipanema » le restera à jamais (immortel).

PS.

Le titre “Wave” a été enregistré par plus de 850 artistes différents à travers le monde!

A) Oscar Peterson « Motions & Emotions » MPS 06024 9827013 (1969). In Russia » Pablo OJCCD 2625-711-2 (1974). A signaler qu’Oscar Peterson composa un titre en l’honneur de Tom, nommé tout simplement « Jobim », magnifique balade enregistrée en 1974 à Los Angelès avec Ray Brown et Joe Pass dans l’album intitulé : « The Giants » Pablo OJCCD 858-2.

B) Benny Carter “Montreux’77” Pablo OJCCD 374-2.

Sheet music / Notes de musique par Antonio Carlos Jobim.

Tom Jobim: Inédito. Commandez ce CD chez Amazon.fr. Sheet music / Notes de musique par Antonio Carlos Jobim.


The Giants. Commandez ce CD chez Amazon.com ou Amazon.fr.


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Antonio Carlos Jobim: Live at Minas. Commandez ce CD chez Amazon.fr.


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Oscar Peterson in Russia, Live (1974, re-release 1996). Commandez ce double-CD chez Amazon.fr ou Amazon.com.

Benny Carter Live in Montreux 1977. Commandez ce CD chez Amazon.fr et Amazon.com. Sheet music / Notes de musique par Antonio Carlos Jobim.

Article du 1er janvier 2007 par « Beethoven » Jean-Michel Reisser, avec la précieuse collaboration de Renata Mindlin, Biscoitofino Records, Rio de Janeiro, Brésil.

Tom Jobim and Chica Buarque at Festival Internacional da Canção (FIC), October 1968, Arquivo Nacional and the Wikimedia Users Group in Brazil. The Brazilian National Archives is an institution of the Brazilian Ministry of Justice and Public Security responsible for the management and preservation of documents pertaining to the federal public administration and located in the city of Rio de Janeiro.