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Le Shangri-La Hotel, Paris

Jan 15, 2016 at 11:52 15117

Histoire, photos et avis sur l'hôtel de luxe

Le Shangri-La hotel, Paris a ouvert ses portes le 17 décembre 2010. C’était à l’époque le premier hôtel du groupe en Europe. En 2014, le Shangri-La Hotel Paris a reçu le prestigieux titre de “Palace” dont jouit aujourd’hui un cercle très restreint d’hôtels de luxe dans la capitale française.

Le groupe Shangri-La Hotels & Resorts doit son nom et sa philosophie – humilité, respect, courtoisie, générosité du cœur et sincérité – au roman L’Horizon perdu de James Hilton de 1933. Une version anglaise de Lost Horizon se trouve dans chaque table de chevet de l’hôtel.

Le Shangri-La hotel, Paris : Avis sur l’hôtel

Le Shangri-La Hotel, Paris dispose de 101 chambres dont 36 suites. 40% des chambres et 60% des suites offrent une vue époustouflante sur la Tour Eiffel. La superficie moyenne des chambres est de 47 m². Quant aux suites, elles disposent d’au moins deux pièces distinctes.

Lors de ma visite en janvier 2016, dans ma chambre 412 avec vue sur la Tour Eiffel, située sur la rive droite de la Seine (Eiffel Tower View Room, King Bed), je bénéficiais d’une vue directe de mon lit et de ma table de travail sur la grande dame de fer, j’avais l’impression de pouvoir la toucher tant elle était proche.

L’autre atout inégalé du Shangri-La Hotel, Paris est les trente-sept terrasses avec une vue sans pareille dans l’hôtellerie de luxe parisienne. Ce panorama est accessible depuis certaines suites, mais également depuis de nombreuses chambres telles que la numéro 54, où j’ai logé en 2013. Cet article anglais contient d’ailleurs des informations supplémentaires au sujet du Palace parisien.

En tant qu’habitué du Shangri-La Hotel, Paris, j’ai été accueilli avec une bouteille de champagne Duval-Leroy Brut Premier Cru ainsi qu’une sélection de macarons.

Toutes les chambres et suites sont conçues sur mesure, en fonction des volumes et des niveaux. La décoration d’intérieure est élégante, classique, avec des tons dominants comme le bleu, blanc, doré et écru, rappelant les couleurs de l’Empire autant que celles de l’Asie.

Toutes les chambres et suites sont équipées d’une salle de bain avec baignoire et douche séparée. Les salles de bain sont toutes en marbre, sols chauffants, et télévision intégrée aux larges miroirs. Les produits de salle de bain sont signés BVLGARI, au thé blanc, qui est d’ailleurs une senteur propre aux hôtels Shangri-La. Certaines salles de bain ont été conçues pour offrir une vue directe sur la Tour Eiffel, telles que la chambre 54. Les tapis sont d’Eulster, et les lits sont conçus en bois ébène.

En 2013, j’ai eu l’occasion de visiter les trois suites signatures. Leur design est unique. D’une superficie de 150 m², dont 40 m² de terrasse, la Suite Chaillot est dans un style contemporain, atypique pour l’hôtel. On y retrouve l’ébène de macassar, des tons taupe et céladon ainsi que des éléments chinois. Les tables de chevets, couvertes de miroirs et de poignées de la verrerie de Bréhat, ont été dessinées par Pierre-Yves Rochon. Le tissu original tapissant le mur de la chambre fut réalisé par Donghia, avec des motifs représentant une forêt, une véritable évasion au cœur de la ville. La salle de bain en marbre dans les tons beige et marron foncé varie avec des mosaïques de verre irisé, tout comme dans le cabinet de toilettes des invités de la Suite Chaillot. Une table de salle à manger et le bar de la suite offre la possibilité de recevoir des hôtes.

Dans la Suite Shangri-La, l’architecte d’intérieur Pierre-Yves Rochon mélange un mobilier entre la période Directoire (1795-99) et le style Empire (1803-21) ponctué de touches asiatiques. Avec une superficie de 220 m² dont 100 m² de terrasse, la suite couvre la vue sur Paris de Montmartre au Trocadéro, en passant par le Grand Palais, Notre Dame de Paris, le Pont Alexandre III, le Panthéon, les Invalides, le Quai Branly et évidemment la Tour Eiffel. Les tissus en cuir sur les murs sont de la maison Lelièvre. Ils côtoient de somptueux rideaux de la maison Canovas ainsi que des détails Art Déco. La terrasse en teck est entourée d’une balustrade en verre et offre du mobilier de jardin en rotin comme clin d’œil à la dame de fer. De la chambre à coucher au jacuzzi et à la terrasse, la vue sur le symbole de Paris est parfaite.

Située au deuxième étage, dans les anciens appartements du Prince Roland Bonaparte, la Suite Impériale se trouve du côté de l’avenue d’Iéna, comme le souhaitait le Prince, qui n’appréciait pas la dame de fer. La Suite Impériale offre 275 m² et est reliée aux deux chambres voisines qui créent l’ambiance d’un appartement familial. Elle est inscrite aux Monuments Historiques de par ses moulures, ses dorures et décors de la même époque que le Grand Salon de réception de l’étage inférieure. Près de l’entrée de la suite se trouve un bureau très masculin ainsi qu’un cabinet de toilettes raffiné et élégant. Pierre-Yves Rochon a repris l’idée d’extraire des motifs d’archives pour les transposer avec des techniques modernes sur des supports actuels comme du vinyle sur du papier peint. Le salon dispose d’un volume conséquent, d’une salle à manger privé, d’un dressing lumineux et spacieux, une chambre à coucher dans les tons bleus complète la Suite Impériale. La salle de bain, tout aussi haute de plafond, avec des fenêtres aux rideaux de velours bleue, est spacieuse, couverte de marbre avec une robinetterie or et cristal. Le mobilier est clair, élégant et d’époque Directoire.

Voici un exemple d’une demande impossible réussie par le Chef Concierge

Le chef concierge, Tony Le Goff, m’a parlé d’un client chinois qui souhaitait assister au défilé du 14 Juillet 2015. Ce monsieur n’aimait pas la foule, il a donc fallu louer l’un des plus beaux appartements des Champs-Elysées avec une vue imprenable. Le concierge a également dû trouver un général français en uniforme pour expliquer en détail le défilé qui avait lieu quelques mètres plus bas. Etant donné que le client ne parlait pas français et le général ne parlais pas chinois, Tony Le Goff a trouvé une interprète spécialiste des termes militaires. Pour terminer cette belle expérience, le client chinois et son fils ont pu rejoindre le régiment du général et admiré l’armement français.

Au Shangri-La Hotel, Paris, les rêves peuvent devenir réalité !

Les quatre salons de réception du Shangri-La Hotel, Paris

Les salons de réception de l’hôtel particulier ont une surface totale de 850 m². Le Grand Salon, la Salle à Manger et le Salon de Famille sont trois salons communicants, historiques, donnant sur la Galerie du Ier étage.

Le Salon Roland Bonaparte se situe du côté Fresnel et est doté des meilleures technologies sur 250 m². On y retrouve des fresques murales mais aussi l’arcade de pierre de taille des anciennes écuries de Roland Bonaparte. De grandes baies vitrées laissent entrée la lumière et accentuent le contraste entre les époques.

Dans le Grand Salon ont eu lieux les fiançailles de la Princesse Marie Bonaparte avec le Prince de Grèce et de Danemark en 1907. Le salon est de style Louis XIV, abrite une immense cheminée en marbre blanc, ornée de bronze doré et surmontée d’un trumeau de glace. Des appliques en bronze côtoient de délicates figures féminines et autres trophées militaires. Les deux consoles en bois doré recouvertes de marbre ainsi que les lustres de cristal sont d’origine.

La Salle à Manger est entièrement vouée à la gloire de l’Empereur. Elle réunit les trophées d’armes en bois d’acajou sculpté et trophées militaire sculptés dans l’arc supérieur des portes. Au croisement s’ouvre les portes d’une vaste terrasse. Deux aigles aux ailes déployées, accompagnés de faisceaux et de feuilles de lauriers, prennent également la place des quatre arcades. L’aigle est l’emblème de la Rome impériale, associé depuis l’antiquité aux victoires militaires. La pièce maîtresse de la Salle à Manger est la cheminé, d’inspiration Renaissance. Elle est surmontée d’un manteau décoré de deux colonnes encadrant un haut relief en bronze. Il s’agit d’une réplique au tableau de David représentant Bonaparte franchissant le Grand Saint Bernard, œuvre qui se trouve actuellement à la Malmaison. Le bas relief en bronze sur le manteau de la cheminée glorifie l’acte politique du Prince Lucien Bonaparte, grand-père de Roland, qui fut d’un grand soutien à son frère Napoléon Ier.

Le Salon de Famille est largement inspiré par le style Empire, emprunt de fraîcheur et de légèreté. Les panneaux des lambris sont peints de femmes ailées autour d’un médaillon. La fresque rappelle celle qui fut donnée à la Malmaison d’où sa reproduction lors de la rénovation. Le superbe plafond se compose d’un cercle mêlant sphinx et végétaux. Le Salon de Famille est délicat et féminin.

L’histoire du Palais Iéna

Le Palais Iéna qui fait partie du Shangri-La Hotel, Paris est inscrite aux Monuments Historiques depuis 2009. L’ancienne demeure du Prince Roland Bonaparte, explorateur, géographe, botaniste et petit-neveu de Napoléon Ier, a été inaugurée en 1889. Situé sur la colline de Chaillot et face au musée Guimet (à voir nos articles au sujet des expositions Angkor : Naissance d’un mythe et Splendeurs des Han), le Palais Iéna comprend quelque 3,000 m² de terrain. La construction de l’hôtel particulier a duré quatre ans.

L’architecte Ernest Janty, qui a notamment travaillé à la reconstruction du Louvre et des Tuileries en 1854, nous a offert une façade éclectique, inspirée du style Louis XIV, toute en pierres de taille d’une carrière française, située dans l’Oise. L’ornementation fut confiée en 1892 aux sculpteurs Steiner et Houguenade – ce dernier avait comme Ernest Janty œuvré pour Napoléon III au Louvre et aux Tuileries. Le résultat du travail de Steiner et Houguenade sont des têtes de lion, atlantes et l’armoirie des Bonaparte. La manière fut emprunté au fameux sculpteur baroque du 17ème siècle Pierre Puget.

La résidence du Palais Iéna fut divisée en deux parties distinctes : Du côté de l’avenue d’Iéna – nommé ainsi suite aux batailles de Jena et Auerstedt en 1806 entre les armées de Napoléon I et Frédérique le Grand de Prusse, qui s’est soldé par la subjugation des Prussiens sous l’empereur français. Le palais était le lieu de vie et de réception du Prince Roland Bonaparte et de sa famille. Il s’organisait à partir d’un vaste rez-de-chaussée, rehaussé de deux étages et coiffé d’une toiture mansardée, dotée de lucarnes pour mieux y capter la lumière. Le vestibule d’entrée fut volontairement précédé d’une avant-cour donnant encore aujourd’hui ce caractère privé et résidentiel à l’hôtel particulier, notamment grâce aux grilles historiques entre l’avenue d’Iéna et l’accueil des invitées. L’immeuble comprend trois salons d’attentes, à l’origine comprenant le fumoir et la salle de billard, au plafond d’inspiration gréco-romaine.

Le vestibule d’entrée, qui est l’actuel lobby de l’hôtel, est composé d’alcôves, revêtu d’un dallage de cinq variétés de marbres. Les invités arrivaient alors au cœur d’une rotonde surplombée d’une élégante voûte au plafond, d’un planisphère marqué des signes du zodiaque. En gagnant l’escalier d’honneur, le visiteur passe aujourd’hui devant la sculpture de bronze d’un enfant portant une torchère, allégorie évoquant la diffusion de la science sur le monde, si fidèle au Prince Roland Bonaparte.

Du côté de la Fresnel, la galerie majestueuse laissait découvrir l’entrée de la fameuse bibliothèque du Prince Roland Bonaparte, ses collections et son cabinet d’étude. L’aile Iéna et l’aile Fresnel se rejoignaient dans un vestibule par un escalier secondaire. Tandis que l’escalier d’honneur conçu par Ernest Janty marque le caractère majestueux de la demeure et de ses hôtes. Cet escalier d’honneur historique, bien conservé, relie le rez-de-chaussée au Ier étage par une magnifique rampe en fer forgé et cuivre ciselé, que l’on doit aux frères Moreau, artisans ayant œuvré au château de Chantilly. A l’époque si l’on entrait par la rue Fresnel, on apercevait alors une superbe arcade en pierres de taille, destinée à abriter les écuries du Prince.

La fortune de Roland Bonaparte n’était d’ailleurs pas due à son fameux ancêtre, mais à sa femme Marie-Félix Blanc, la fille du mathématicien et financier français François Blanc Il a introduit le Zéro et le Double zéro dans les casinos, d’abord au Luxembourg et à Homburg en Allemagne, puis à Monaco, où il a obtenu une concession de 50 ans, ce qui lui a permit de bâtir une fortune en tant que directeur général des Casinos de Monte Carlo et de la Société des Bains de Mer. En 1880, Roland Bonaparte s’était donc marié avec l’une des héritières les plus fortunées de l’Europe.

La restauration du Palais Iéna et l’hôtel Shangri-La Hotel, Paris

Après la mort du Prince Roland Bonaparte en 1924, la Princesse Marie Bonaparte a vendu le Palais Iéna à la Banque de Suez, pour y construire des appartements de luxe. En 1944, le bâtiment a été acheté par le Centre français du commerce extérieur, qui a ajouté un étage en 1966. En 2006, le groupe Shangri-La Hotels & Resorts est devenu propriétaire de l’hôtel particulier, qui a été rénové avec soin de 2006 à 2010, ce qui a permis au Palais d’être inscrit sur la prestigieuse liste des Monuments Historiques du patrimoine français.

La rénovation est le fruit de la collaboration entre l’architecte Richard Martinet, l’architecte d’intérieur Pierre-Yves Rochon et de nombreux artisans spécialisés, habilités par les Monuments Historiques. Ensemble, ils ont restauré et transformé l’ancienne demeure du Prince en palace parisien, un projet de 20,000 mètres carrés.

Les parties les plus anciennes de cet hôtel particulier sont les grilles de fer forgé de l’avenue Iéna, la façade, la toiture, les vestibules et la galerie, la coupole, l’escalier d’honneur, les salons du rez-de-chaussée ainsi que les fabuleux salons historiques du Ier étage et le salon privé de l’appartement de Roland Bonaparte, au 2ème étage, actuelle Suite Impériale.

Les meilleurs spécialistes de France et d’Europe ont été consultés pour retrouver les merveilles architecturales du 19ème siècle. Couleurs, patines, dorures à la feuille d’or, détails d’architecture, marbre à restaurer ou à remplacer, vitraux à démonter et à restaurer minutieusement, pierre de taille de la façade à retrouver dans la carrière d’origine, parquets authentiques à démonter latte par latte, à numéroter, nettoyer dans les ateliers spécialisés puis à reposer une par une !

La découverte la plus étonnante a été celle de la coupole ou verrière en structure métallique lors du démontage de la salle de conférence de la société possédant le 10 avenue d’Iéna avant le groupe Shangri-La Hotels & Resorts. Il s’agit d’une structure de style Eiffel, réalisée par Maurice Gras, vestige d’un travail métallique typique des années 1930. Il a fallu repenser, redessiner, retrouver les volumes pour en faire l’élégant restaurant Bauhinia.

Une autre découverte importante lors de la rénovation fut la Salle à Manger de l’ancien hôtel particulier qui avait été transformée en salle de réunion par les propriétaires précédents. Lorsque les ouvriers ont commencé a gratter les murs laqués, recouverts d’un bleu moderne, sont apparus de merveilleux panneaux d’acajou et des boiseries sculptées, un travail commandé par Roland Bonaparte à l’époque.

Le travail de restauration de l’hôtel est réussi au point qu’il est parfois difficile de distinguer l’ancien de l’actuel.

Les restaurants du Shangri-La Hotel, Paris

Les trois restaurants de l’hôtel sont La Bauhinia, le restaurant français étoilé L’Abeille avec le chef Christophe Moret ainsi que l’unique restaurant chinois étoile en France nommé le Shang Palace, avec le chef Samuel Lee Sum.

Les mets asiatiques sont présents au petit déjeuner de La Bauhinia qui offre également des plats typiquement français et d’asie du sud-est. Mes dim sum végétariens préférés ne se trouvaient plus sur la carte du petit-déjeuner en janvier 2016 car, traditionnellement, on les mange uniquement à midi. Toutefois, ils sont toujours présents sur la carte du bar et pouvaient donc m’être servis durant mon petit déjeuner. Commencez votre journée avec des dim sum et un thé vert ou blanc, et vous vous sentirez tout de suite mieux !

La concurrence dans le secteur de l’hôtellerie de luxe à Paris est parmi les plus intenses de toutes les villes de la planète. Par conséquent, les établissements de qualité dans la capitale française sont convaincants sur tous les plans. Le Shangri-La Hotel, Paris se classe parmi les plus récents et meilleurs hôtels. Son titre de Palace est bien mérité.

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