Ajouté le 16 novembre 2016 à 17:10: Aujourd’hui, le 16 novembre 2016, Emmanuel Macron a enfin annoncé sa candidature à la présidentielle.
Ajouté le 25 septembre 2016 à 19:03 heure suisse: L’homme du centre, François Bayrou, tape régulièrement sur Macron et appelle à voter pour Alain Juppé.
Macron veut le pouvoir
Article du 18 septembre 2016. Ajouté à 20:05 heure suisse. Dernière mise à jour à 20:59
En avril 2016, Emmanuel Macron a créé son mouvement En Marche ! En attendant avec sa déclaration de candidature pour la présidence, il risque d’être perçu comme un homme politique ordinaire, ce qui lui a déjà coûté un peu de sa popularité initiale. Jusqu’à sa démission du gouvernement Valls le 30 août, il a perdu du soutien populaire. Et il n’a toujours pas officiellement déclaré sa volonté de devenir le futur président de la République.
Le problème le plus grave du jeune prodige est qu’il est surtout apprécié par les électeurs du centre et de la droite française tandis que pour la gauche, l’ancien associé de la banque Rothschild incarne le mal capitaliste et libéral.
La droite et le centre ne manquent pas de candidats déclarés et potentiels. Si Alain Juppé, modéré et homme politique le plus populaire selon les derniers sondages, devient le candidat des Républicains, Emmanuel Macron aura très peu de chances de se retrouver au deuxième tour de l’élection présidentielle face à Marine Le Pen qui, selon tous les sondages, semble assurée de finir en tête du premier tour.
Par contre, si l’ancien président Nicolas Sarkozy remporte la primaire des Républicains, il aura une chance car non seulement une partie de la droite et du centre mais surtout une bonne partie de la gauche serait prête à voter pour Emmanuel Macron comme moindre mal pour empêcher une nouvelle victoire du détesté Sarko.
Cependant, dans le cas d’une victoire de Nicolas Sarkozy dans la primaire à droite, le très impopulaire et incompétent Président Hollande serait tenté de se représenter. Si l’on y ajoute les autres candidatures potentielles à gauche comme celles du tribun Jean-Luc Mélenchon et du prédécesseur de Macron comme ministre de l’Economie, Arnaud Montebourg, le vote à gauche serait très dispersé et le soutien à Emmanuel Macron probablement insuffisant pour finir au deuxième tour. Macron doit créer une dynamique à la façon de Sarkozy pour devenir incontournable aux yeux d’une bonne partie des électeurs.
Le président Hollande et son premier ministre Valls font tout pour saboter Emmanuel Macron, car ils pêchent tous plus au moins dans la même niche politique. Macron est dénigré comme un malhonnête et déloyal. En effet, l’ancien ministre de l’Economie juge les partis politiques, y inclut, le PS, comme dépassés et donc superflus sans pour autant spécifier par quoi et comment il remplacerait le système des partis.
Valls et Macron se sont tous les deux exprimés en faveur de l’économie de marché et de la libéralisation de l’économie. Valls a notamment dit: “J’aime l’entreprise.” Macron s’est opposé à l’impôt à 75% avec les mots: “C’est Cuba sans le soleil !”
Emmanuel Macron est libéral sur des questions économiques et sociétales, ce qui le distingue de Manuel Valls qui, lui, se positionne durement sur des questions de sécurité et de terrorisme à la façon de Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen.
Hollande et Valls se sont discrédités en prônant la déchéance de la nationalité pour les Français condamnés pour terrorisme, en insistant sur le maintien de l’état d’urgence, qui n’a pas empêché l’attentat de Nice. Et Valls s’est prononcé en faveur de l’interdiction du burkini.
La stratégie de l’Etat islamique consiste à semer la discorde entre les Musulmans et les non-Musulmans. L’Etat islamique, Al-Qaïda et d’autres organisations extrémistes condamnent toutes le Burkini. L’interdiction du Burkini – prônée par Valls, Sarkozy et Le Pen – n’est donc pas une stratégie prometteuse dans le combat contre le terrorisme et l’intégrisme islamique. Au contraire.
Quant à Emmanuel Macron, il a adopté une position intermédiaire dans un entretien à l’hebdomadaire Le 1: “Il était justifié à certains endroits, pour des raisons d’ordre public, d’interdire le burkini. Il est indispensable de mener une bataille politique, idéologique, pour dire que ce vêtement est contraire à l’idée que nous nous faisons de la civilité et de l’égalité entre homme et femme.” Puis il a ajouté: “Il est en même temps indispensable de défendre la liberté individuelle si certains veulent s’habiller d’une certaine façon. C’est une formidable défaite de voir les policiers arriver sur une plage et demander à une femme, au nom de la laïcité, de ne plus porter un burkini.”
Emmanuel Macron se présente comme le nouveau messie politique. Est-ce que le monde à besoin d’un autre homme providentiel? Les Obama, Berlusconi, Orban, Kaczynski, Poutine, Erdogan autres hommes avec une mission messianique n’ont pas vraiment fait le bonheur de leurs pays respectifs.
Dans le cas d’une victoire à l’élection présidentielle, Emmanuel Macron aurait besoin du soutien de la majorité à l’Assemblée nationale pour mettre en œuvre son programme politique, qui reste pour le moment vague pour ne pas dire inconnu. Il se présente comme l’homme du renouveau, comme l’homme providentiel. Mais à part son programme économique, qui prévoit à juste titre des libéralisations de l’économie, notamment en ce qui concerne le marché du travail, le flou sur ses intentions persiste. De toute façon, sans majorité parlementaire, il ne pourra pas mettre en œuvre son programme.
Emmanuel Macron offre des solutions pour sortir la France de sa crise économique. Quant à la crise identitaire, il reste souple mais dans le vague. Etant jeune, il représente le renouveau tant désiré par les Français de leur classe politique. Il prône la méritocratie et semble prêt à détruire le système en place. Quant au dernier point, il rejoint des voix comme celles de Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, bien que les intentions finales de ces derniers soient très différentes de celles de l’ancien ministre de l’Economie.
Pour le moment, le combat pour la deuxième place derrière Marine Le Pen au deuxième tour semble se jouer entre Juppé et Sarkozy. Mais souvent, au dernier moment, les Français ont décidé de ne pas élire celui qui était en tête dans les sondages. Même parmi les Républicains, il ne faut pas sous-estimer François Fillon et Bruno Le Maire. Et puis, il y a notre ami Macron.
La photo en haut montre Emmanuel Macron en avril 2015. Photo copyright © Claude Truong-Ngoc. Article ajouté à nos nouvelles pages WordPress le 26.7.2021.
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