Stéphane Courtois: Lénine, l’inventeur du totalitarisme

Juil 23, 2024 at 12:42 453

L’historien Stéphane Courtois est directeur de recherche honoraire du CNRS et auteur d’une trentaine de livres. A lire dans nos pages la critique de l’ouvrage – paru sous sa direction – Le livre noir de Vladimir Poutine.

Dans son livre Lénine, l’inventeur du totalitarisme, Stéphane Courtois présente la biographie du dictateur soviétique. En janvier 2024, Perrin a publié une nouvelle édition revue et augmentée de ce livre de 2017. Acceptez les cookies – nous recevons une commission, même prix – et commandez cet ouvrage de 560 pages chez Amazon.fr.

Dans l’introduction de Lénine, l’inventeur du totalitarisme, Stéphane Courtois écrit que lui-même était un militant gauchiste de 1968 à 1972, «révolutionnaire professionnel» quoique fort incompétent en tous domaines à l’exception de l’agit-prop. Il était porteur du mythe du «grand Lénine», génie de la révolution glorifié par le journaliste communiste américain John Reed dans ses Dix jours qui ébranlèrent le monde, paru dès 1919. C’était le livre de chevet de tous les révolutionnaires, des années 1920 à aujourd’hui, en passant par Mai 68. Jusque-là personnage central de la mythologie du Parti communiste français, Lénine était devenu le chouchou des gauchistes.

Selon Stéphane Courtois, le marxisme radical de Lénine, ses appels constants à l’insurrection armée et à la guerre civile, son rejet du patriotisme et son internationalisme intransigeant comblaient l’agressivité post-adolescente des jeunes français en mai 1968. Et surtout ils nous permettaient de déverser notre rage sur les militants du PCF, qualifiés de «révisionnistes» par les maoïstes et de «staliniens» par les trotskistes.

L’historien rappelle aux lecteurs que le mythe du «grand Lénine» était apparu dès 1920, à l’occasion du cinquantième anniversaire du chef bolchevique, par le début d’un culte de la personnalité qui, après sa mort à 53 ans, allait prendre les proportions d’une idolâtrie mondiale. Dès le 23 janvier 1924, L’Humanité, le journal de Jean Jaurès habilement récupéré par le tout jeune PCF, titrait en lettres grasses Lénine est mort et lui consacrait sa première page sous l’intitulé «Le génie de la révolution».

Dans Lénine, l’inventeur du totalitarisme, Stéphane Courtois nous présente l’histoire de la Russie et de la famille de Vladimir Ilitch Oulianov dans un empire multiculturel. Vladimir grandit à Simbirsk (Oulianovsk) sur la Volga. Son adolescence est fracassé. L’historien décrit, entre autres, la naissance de l’idéologie de Lénine, du bolchévisme, la naissance de «Lénine», le parti léniniste, la révolution inachevée de 1905, la révolution de 1917, la dictature du «prolétariat», l’assassinat prémédité de la démocratie russe, la terreur, l’éternel retour des idées de Lénine après sa mort.

L’historien conclut que Lénine porte une responsabilité personnelle majeure pour avoir cherché par tous les moyens à détruire le mouvement socialiste fidèle à la culture démocratique, au bénéfice d’un communisme totalitaire dans son essence comme dans sa pratique.

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Pour faciliter la lecture, les citations et citations partielles dans cette critique du livre Lénine, l’inventeur du totalitarisme ne se trouvent pas entre guillemets.

Critique de livre ajouté le 23 juillet 2024 à 12:42 heure de Paris.