Jusqu’au 5 octobre 2025, le château de Chantilly a présenté l’exposition Les Très Riches Heures du Duc de Berry, qui réunit pièces d’orfèvrerie, broderies, peintures, sculptures et manuscrits – notamment tous les livres d’heures – ayant appartenu à Jean de Berry (1340-1416), frère du roi Charles V.
Le plus fameux livre d »heures, Les Très Riches Heures, recueil d’offices et de prières personnalisé pour le duc de Berry, est un manuscrit du XVe siècle sur vélin est composé de 206 feuillets à deux colonnes, 30 cm x 21 cm, avec 66 grandes enluminures et 65 petites enluminures. Il est célébré comme la «Joconde» des manuscrits. Il témoigne du faste et du raffinement artistique de la fin du Moyen Âge.
Sur le site du Château de Chantilly, vous pouvez découvrir qu’un livre d’heures, est un recueil de prières et d’offices personnalisé en fonction du destinataire, qui permet de suivre la liturgie des Heures. Un livre d’heures comprend généralement un calendrier pour suivre l’évolution de la liturgie tout au long de l’année.
Betrand Gaume, Préfet de la région Hauts-de-France, préfet du Nord, note dans sa préface du catalogue, que cette exposition révèle à la fois un chef-d’œuvre absolu et, à travers lui, l’apogée d’un âge d’or du mécénat princier. À la cour des frères du roi Charles V – les ducs de Berry, de Bourgogne et d’Anjou – s’épanouit l’une des périodes les plus fastes et les plus novatrices qu’ait connues l’art du Moyen Âge.
Le catalogue de l’exposition permet d’appréhender chaque étape de la création des Très Riches Heures pendant près d’un siècle: l’influence du livre sur les artistes qui ont pu l’approcher, et comprendre les raisons de l’engouement que le manuscrit suscite encore. Il s’attarde aussi sur la figure de Jean de Berry, son fastueux mécénat et son goût des livres.
Les Très Riches Heures du Duc de Berry, ouvrage publié à l’occasion de l’exposition du même nom organisée par le musée Condé du Château de Chantilly, salle du Jeu de Paume, du 7 juin au 5 octobre 2025, sous la direction de Mathieu Deldicque, Conservateur en chef du patrimoine, Directeur du musée Condé et du musée vivant du Cheval, château de Chantilly, et avec les contributions de 26 spécialistes. Cartonnée contrecollée avec bandeau, 21 x 29 cm, in fine éditions d’art, 2025, 496 pages avec 460 illustrations. EAN/ISBN: 9782382032237. Acceptez les cookies – nous recevons une commission, prix identique – et commandez ce livre chez Amazon.fr.
Pour la première fois depuis la mort du prince en 1416, tous ses livres d’heures aujourd’hui connus ont été réunis en un seul et même endroit. Cette rencontre au sommet, permise par les prêts des œuvres les plus prestigieuses – dont les Belles Heures conservées au Metropolitan Museum of Art – a été accompagnée par la présentation d’une grande partie de la bibliothèque du duc de Berry, l’une des plus fameuses du Moyen Âge.
Commande audacieuse du duc de Berry au soir de sa vie, vers 1411, aux trois frères de Limbourg, neveux du peintre Jean Malouel, l’exécution du livre d’heures Les Très Riches Heures se prolonge bien au-delà de la mort du duc, pour s’achever vers 1485.
Ce monument d’enluminures est considéré LE manuscrit absolu, le Saint Graal de tout amateur du Moyen Âge. Nées du rêve du plus grand mécène de la fin du Moyen Âge français et de trois frères qui ont révolutionné l’art de l’enluminure, Les Très Riches Heures sont l’une des œuvres fondatrices de l’histoire de l’art occidental. Selon Mathieu Deldicque, elles constituent un véritable paradoxe: elles sont nées d’une époque qui, bien que troublée par la guerre de Cent Ans, les conflits fratricides entre factions princières, les révoltes populaires, les assassinats politiques, le Grand Schisme et bien d’autres fléaux, déploya un faste sans égal pour la création.
Malgré la mort de tous les protagonistes en 1416, qui laissa l’ouvrage inachevé, celui-ci était déjà digne de tous les superlatifs. Mathieu Deldicque explique que les Très Riches Heures forment le creuset d’iconographies, de styles, de références qui vont bien au-delà de ce que l’ontrouvait d’ordinaire dans un livre d’heures. Elles ont été non seulement ornées par une équipe solide, renouvelée à trois reprises, de scribes et d’enlumineurs dirigée par les frères de Limbourg, mais surtout complétées par deux autres campagnes d’enluminure, menées, tout au long du XVe siècle, par certains des plus grands artistes en la matière.
En 1446, le peintre Barthélemy d’Eyck, alors au service de la famille d’Anjou, complète cinq feuillets du calendrier, peut-être pour le compte du roi Charles VII. Vers 1485, Jean Colombe achève à Bourges les miniatures et plus de 300 initiales laissées en attente, à la demande du duc Charles Ier de Savoie, qui hérite entre-temps du manuscrit. En tout, jusqu’à 28 mains d’artistes et d’artisans ont été identifiées dans ce «livre-cathédrale» réalisé en trois quarts de siècle.
Les Très Riches Heures captivent par leurs représentations de châteaux historiques, de scènes princières et des travaux des champs rythmés par les saisons qui ont façonné notre imaginaire du Moyen Âge.
Notons que le manuscrit a longtemps été considéré comme perdu. Il n’a été redécouvert qu’en décembre 1855. Il réapparaît à Gênes. Il est signalé à Henri d’Orléans, duc d’Aumale (1822-1897), qui en perçoit le caractère exceptionnel, l’achète aussitôt et en entame l’étude avec les meilleurs érudits de l’époque.
Le présent catalogue est le fruit d’une approche pluridisciplinaire. 26 spécialistes présentent les résultats de multiples recherches. Mathieu Deldicque présente les collections du duc de Berry, les frères de Limbourg et leur ultime chef-d’œuvre, Barthélemy d’Eyck, maître de l’inachevé, etc. Laurent Hablot voit dans Très Riches Heures un véritable manifeste politique. Philippe Malgouyres se dédie aux pierres précieuses, Marie-Pierre Dion examine l’histoire de la redécouverte et de la notoriété du manuscrit. Dominique Thiébaut pose la question: Les Limbourg, peintres de tableaux? Inès Villela-Petit étudie les Limbourg et leurs contemporains ainsi que l’héritage des frères de Limbourg dans l’enluminure française de la première moitié du XVe siècle. D’autres spécialistes se penchent sur les questions des matériaux et techniques, la conservation et la restaurantion. Ce ne sont là que quelques thèmes abordés dans un catalogue riche en informations.
Sous la direction de Mathieu Deldicque: Les Très Riches Heures du Duc de Berry, cartonnée contrecollée avec bandeau, 21 x 29 cm, in fine éditions d’art, 2025, 496 pages avec 460 illustrations. EAN/ISBN: 9782382032237. Acceptez les cookies – nous recevons une commission, prix identique – et commandez ce catalogue chez Amazon.fr.
Pour faciliter la lecture, les citations et citations partielles tirées du catalogue Les très riches heures du Duc de Berry ne se trouvent pas entre guillemets.
Critique du livre/catalogue Les très riches heures du Duc de Berry ajouté le 6 octobre 2025 à 15h55, Paris.
