Le Paquebot Île-de-France

Jan 15, 2020 at 17:48 2136

Encore jusqu’au 10 février 2020, en partenariat avec l’établissement public French Lines & Compagnies et l’écomuséee de Saint-Nazaire, le musée des Années 30 de la Ville de Boulogne-Billancourt (près de Paris) montre l’exposition L’art déco, un art de vivre : Le Paquebot Île-de-France.

Comme l’exposition, le catalogue (Amazon.fr) du même nom retrace et documente l’histoire, la construction et l’intérieur Art déco du Paquebot Île-de-France. Le livre nous explique l’importance de ce paquebot mythique comme ambassadeur d’une région et de l’art de vivre, de la gastronomie, du service et du luxe à la française. Le catalogue illustre l’atout publicitaire des photographies de la Byron Company. Les 13 auteurs nous éclairent également sur les loisirs et plaisirs à bord et au sujet du surnom du paquebot de « Saint-Bernard des mers ». Ils présentent le vaisseau dans le contexte de l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925 dont la galerie de la classe des transports était présidée par John Dal Piaz, le président de la Compagnie générale transatlantique, auquel un petit chapitre de deux pages est également dédié. Une contribution de quatre pages présente Jacques-Émile Ruhlmann, décrit comme le décorateur le plus réputé et le plus représentatif de la période Art déco. Un chapitre au sujet des enfants à bord d’Île-de-France et bien d’autres contributions montrent encore plus de facettes de ce sujet fascinant.

Mis en service par la Compagnie Générale Transatlantique en 1927, le Paquebot Île-de-France incarne le premier grand projet de vaisseau de luxe français après la Première Guerre mondiale. De très nombreux artistes, architectes et décorateurs ayant participé à l’exposition internationale des Arts décoratifs de 1925 collaborent à la création de ce nouvel ambassadeur de l’art de vivre à la française : Jacques-Émile Ruhlmann, René Lalique, Raymond Subes, Paul Landowski, Paule et Jules Leleu, Pierre Patout, André Mare, Louis Süe, Jean Dunand et bien d’autres.

Novateur dans sa technique, le Paquebot Île-de-France est équipé provisoirement d’un spectaculaire hydravion postal.

Avec la Deuxième Guerre mondiale, une deuxième vie commence pour le Paquebot Île-de-France qui rejoint la France Libre. Le vaisseau est réquisitionné pour le transport de troupes et le rapatriement de civils depuis l’Indochine.

En 1949, après deux ans de travaux qui ont profondément modernisé son décor et modifié sa silhouette, la troisième vit du paquebot Île-de-France commence lorsqu’il fait un retour triomphal sur la ligne Le Havre – New York. Un chapitre du catalogue s’occupe de ce nouveau décor et du nouveau départ en 1949.

En 1956, le Paquebot Île-de-France se distinguera par le sauvetage de 753 passagers du paquebot italien Andrea Doria qui, près de l’île de Nantucket, avait heurté le navire suédois Stockholm sous un angle d’environ 90 degrés ; l’Andrea Doria a coulé onze heures après l’abordage. Grace à ce sauvetage spectaculaire, l’Île-de-France a gagné le surnom de « Saint-Bernard des mers ».

Selon nos auteurs en 1959 (selon Wikipedia en décembre 1958), le paquebot Île-de-France est vendu pour démantèlement à une société japonaise qui, avant la destruction finale, le loue pour le tournage d’un film catastrophe à la Metro-Goldwyn-Mayer. Trouvez le DVD Panique à bord / The Last Voyage, 1960, chez Amazon.fr avec audio Anglais et Espagnol, sans audio Français ; le film a été réalisé par Andrew L. Stone, qui a également écrit le scénario. L’acteur principal est Robert Stack.

Dans son histoire mouvementé, le Paquebot Île-de-France a donc tout vu : la gloire Art déco, la gloire en temps de guerre, la gloire comme « Saint-Bernard des mers » et, à la fin, la gloire au cinéma.

L’art déco, un art de vivre : Le Paquebot Île-de-France. Ville de Boulogne-Billancourt, éditions in fine, broché avec rabats, 160 pages avec 180 illustrations, 24 x 28 cm. Commandez ce livre chez Amazon.fr.

Article du 15 janvier 2020. Ajouté à 17:48 heure de Paris.