Le chef d'état-major et vice-ministre de la Défense nationale, Ahmed Gaïd Salah, a poussé le Président Bouteflika à la démission immédiate. Mais cela ne suffit pas aux Algériens.
Le 2 avril 2019, le chef d’état-major et vice-ministre de la Défense nationale en Algérie, Ahmed Gaïd Salah, a poussé le Président Bouteflika à la démission immédiate. Mais cela ne suffit pas aux Algériens. Le régime c’est retenu et n’a pas tiré sur les foules. Les gens n’ont plus peur. Les manifestants veulent que le système change.
Préalablement, c’était l’armée qui, par son soutien, avait maintenu Bouteflika au pouvoir. Ahmed Gaïd Salah (*1940!) a été nommé chef d’état-major en 2004 par Abdelazis Bouteflika. Il a été un fidèle du président. C’était seulement le 26 mars 2019 que Ahmed Gaïd Salah avait « suggéré » au Conseil constitutionnel de déclarer le Président Bouteflika inapte à exercer le pouvoir. C’est analyse est correcte. Mais elle est valide depuis des années. C’est seulement le 2 avril 2019, après des semaines de manifestations dans toute l’Algérie, que l’armée a retiré son soutien au président.
Ahmed Gaïd Salah a demandé le 2 avril 2019 que soit « appliquée immédiatement » la procédure constitutionnelle permettant d’écarter le président Abdelaziz Bouteflika du pouvoir. L’armée algérienne considère non authentique le communiqué présidentiel annonçant le 1er avril la démission du président Abdelaziz Bouteflika avant la fin de son mandat, estimant qu’il n’émane pas du chef de l’Etat mais « d’entités non constitutionnelles et non habilitées ». Au nom de l’armée Salah a poursuivi: « Dans ce contexte particulier, nous confirmons que toute décision prise en dehors du cadre constitutionnel est considérée comme nulle et non avenue ». Salah, lui-même un fidèle de longue date du président, a fustigé « l’entêtement, la tergiversation et la sournoiserie de certains individus qui oeuvrent à faire perdurer la crise et la rendre plus complexe ». Salah a spécifié que ces individus ont pour « seul souci la préservation de leurs intérêts personnels étroits ». Selon Salah, l’armée a pour « unique ambition » de « protéger le peuple d’une poignée de personnes qui s’est indûment accaparée des richesses du peuple algérien ».
Il reste le grand problème que l’opposition, les masses dans les rues algériennes ont besoin d’un programme et d’un leader.
A lire : La révolte de la jeunesse contre Bouteflika. Livres : Mohamed Benchicou : Le mystère Bouteflika, mars 2018, 240 pages. Commandez ce livre chez Amazon.fr ; Mohamed Benchicou : Bouteflika : une imposture algérienne, février 2004, 245 pages. Commandez ce livre chez Amazon.fr.
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika en 2012. Photo par Magharebia / Wikimedia Commons.
Article ajouté le 3 avril 2019 à 11:45 heure de Paris.