WDR JazzLine: The Cologne Broadcasts

Mai 15, 2015 at 11:52 951

La WDR (Westdeutscher Rundfunk Köln), à Cologne, enregistre quasi tous les concerts qu’elle organise depuis le début des années 50, soit dans sa ville, soit ailleurs en Allemagne, ce qui représente des dizaines de milliers d’heures dont beaucoup de Jazz.

On reconnaît le très grand professionnalisme de nos Amis Allemands et ce depuis toujours.

Tous ces supports musicaux sortent sur le label « Jazzline », de chez Delta Music, à Frechen, ville située dans la banlieue ouest de Cologne.

En effet, à ce jour, ils sont, à ma connaissance, les seuls à éditer, quasi en même temps, tous leurs concerts sous trois formes: LP’s 180 g, CDs et DVD’s Blu-Ray Audio.

Il m’a paru très intéressant (et inédit jusqu’à ce jour?) d’écouter et de comparer le son de tous les supports. J’ai trouvé cela non seulement excitant mais tellement passionnant !

En résumé, j’ai écouté tous les supports sur mon casque Sennheiser HD 700 puis, sur mes colonnes JBL 4310 année 1986. J’ai comparé chaque morceau de chaque support, chaque solo de chaque instrument! Le travail fut immense et de longue haleine! Il m’a fallu de la persévérance car de nombreuses réécoutes, sur certains passages, furent nécessaire.


Oscar Peterson Trio with Ray Brown & Ed Thigpen. 1961 Cologne, Gürzenich Concert Hall. Commandez ce CD chez Amazon.de et Amazon.fr. Commandez le Vinyl LP / album vinyle chez Amazon.de et Amazon.fr.

Oscar Peterson Trio. 1961 Cologne, Gürzenich Concert Hall. Jazzline, WDR, The Cologne Broadcasts. Commandez ce Blu-ray Disc chez Amazon.de et Amazon.fr.


John Coltrane, 28.03.1960 Düsseldorf. Jazzline, WDR, The Cologne Broadcasts. Commandez ce High Fidelity Blu-ray Disc chez Amazon.de et Amazon.fr.


The Modern Jazz Quartet: John Lewis, Milt Jackson, Percy Heath, Connie Kay. 1959 Bonn, Beethovenhalle; 1957 Cologne, Gürzenich Concert Hall. Jazzline, WDR, The Cologne Broadcasts. Commandez ce High Fidelity Blu-ray Disc Pure Audio chez Amazon.de et Amazon.fr.


Dave Brubeck Quartet, Essen 24.4.1960 Grugahalle. Avec Dave Brubeck, Paul Desmond, Gene Wright & Joe Morello. Jazzline, WDR, The Cologne Broadcasts. Commandez ce Blu-ray Disc chez Amazon.de.


Billie Holiday and Buddy DeFranco Quartet Live in Cologne 1954. Jazzline, WDR, The Cologne Broadcasts. Commandez ce audio CD unreleased original master recording remastered chez Amazon.de et Amazon.fr.


Bud Powell 1960 Essen, Grugahalle. Jazzline, WDR, The Cologne Broadcasts, Commandez ce unreleased original master recoding remastered chez Amazon.de et Amazon.fr.

Thelonious Monk Quartet live in Berlin 1961, Solal Trio Solal Trio live in Essen 1959.Jazzline, WDR, The Cologne Broadcasts. Commandez ce unreleased original master recoding remastered chez Amazon.de et Amazon.fr.


Friedich Gulda, Joe Zawinul: Music for Two Pianos. Recorded May 20 & 21, 1988 at the Philharmonie, Cologne, Jazzline, WDR, The Cologne Broadcasts. Commandez ce High Fidelity Blu-ray Pure Audio Ultra High Quality Disc (no video) chez Amazon.de et Amazon.fr.

Deux éléments récurant de ce test :

– à même volume sonore, les CDs restituent un son nettement plus fort que celui des LP’s.

– tous les LP’s, simples ou doubles, ont une double pochette intérieure.

Bud Powell/Oscar Pettiford/Kenny Clarke + Coleman Hawkins, 1960 Essen

CD: N 77005, LP: 78005, édition DVD audio à paraître prochainement.

Cette tournée fut originalement réalisée sous le nom d’Oscar Pettiford Trio + C.H.

Il est évident que je ne vais pas m’étendre sur la qualité musicale de ce concert fantastique qui parut en CD sur le label « Black Lion » dans deux éditions -réalisées par Delta Music déjà- : une en 1988, BLCD 760105; une en 2001 remasterisée en 24 Bit, CD 877638-2. En comparaison, je préfère la version de 1988 car le son y est, très étonnement, plus chaud et rond alors que l’édition en 24 Bit sonne plus métallique, plus «propre ». L’édition de 1988 est plus en phase avec le son des années 60 que celle de 2001. Je dois certainement trop pinailler pour certains d’entre vous mais c’est un peu le but de cette chronique spéciale.

Dans l’édition de 2014, les cymbales sonnent moins aigues sur le LP; la basse reste un peu plus présente et définie sur le CD, le piano et le ténor sonnent de manières identiques sur les deux différents supports. Les présentations de Joachim Ernst Berendt ont été omises ici, seule différence entre les deux éditions « Black Lion » qui avaient édité le concert complet. En comparaison avec l’édition CD de 1988, le CD de 2014 remporte la palme, avec un son plus présent, chaud, rond et défini. Au final, LP ou CD? Je choisirais le CD pour les colonnes et le LP pour le casque. Mais les deux se valent, tout dépend des oreilles de chacun.

Thelonious Monk, Charlie Rouse, John Ore, Frankie Dunlop, Live in Berlin 1961

Martial Solal/Oscar Pettiford/Kenny Clarke + Lucky Thompson, 1959 Essen

CD: 77009, LP: 78009, édition DVD audio à paraître prochainement.

Trois titres avec Monk 4tet dont un trop court solo de Maître. Evidemment, le groupe est au top de sa forme avec un Frankie Dunlop superbe à la batterie.

Comme dans le cas de Bud Powell, mes remarques sonores sont à l’identique.

Il est extraordinaire de pouvoir entendre Martial (5 titres) en compagnie d’OP et KC. Ils jouèrent souvent ensemble mais très peu de traces sonores peuvent être écoutées par les amateurs et je n’arrive pas à comprendre pourquoi. Ce trio aurait dû réaliser beaucoup d’albums car nos trois compères s’entendent à merveille. Il y a des mystères parfois incompréhensibles. Chez Martial, j’entends ici deux influences notoires: celles d’Art Tatum et Ahmad Jamal.

La prise de son de l’ensemble est vraiment excellente, mise à part la basse d’OP qui reste trop en retrait par rapport aux autres. Une composition formidable de Martial, « Special Club », frappe fort pour un début de concert et met en valeur les 3. « Lover Man » est une balade où on y attend particulièrement Kenny, chose rare pour le souligner. « The Squirrel », est signée du grand Tadd Dameron, sur un arrangement up tempo à vous couper le souffle, avec des duos incroyables entre Martial et Kenny, tout aux balais. Un festival flamboyant !

« The World Awakes », de Lucky Thompson par lui-même au soprano, est une belle composition. On aimerait que le morceau durât plus longtemps. Puis l’album se termine par « Yesterdays ». Lucky, toujours au soprano, expose le thème avec Martial puis OP lui donne la réplique à l’archet. Ce dernier prend un solo comme on en a l’habitude, d’une inventivité et d’une audace d’une rare intensivité. Lucky reste assez en retrait mais très inspiré.

Dans ce cas, je préfère le son du LP pour les aigus, plus ronds et précis mais le son du CD pour la basse et le saxe, plus présents. Le son du piano reste le même dans les deux cas.

Au final, difficile de se prononcer car dans les deux cas, il y a des arguments très valables.

Sur les colonnes, peut-être le CD et le LP pour le casque.

NB. Attention : au verso du LP, les mêmes thèmes sont inscrits sur les faces A et B. Il faut ouvrir ce dernier pour y voir les bonnes infos à l’intérieur.

The Modern Jazz Quartet, 1959 Bonn, Beethovenhalle

CD: 77001, double LP: 78001, édition DVD audio à paraître prochainement.

Une fois, de plus, je suis stupéfait de la qualité sonore de ce concert. Le répertoire du groupe sillonne entre titres connus, « Django », « Bag’s Groove » ou « Vendome » mais également d’autres qui le sont moins, tel que « A Cold Wind Is Blowing », « Midsummer » ou « A Social Call », signés de John. On se remémore le somptueux arrangement sur « How High The Moon » ou « It Don’t Mean A Thing », première mouture. Ce titre fut en permanence au répertoire du groupe mais souvent revisité et remanié par Maître John. Comme à son accoutumée, John présente, avec précision et tact, tous les titres interprétés, ce qui ajoute une vraie valeur au concert car tous ceux qui furent édités, ses annonces et commentaires furent évincés. En peu de mots, il nous explique l’histoire de chaque titre, avec une anecdote fort à-propos. Evidemment, ce concert reste superbe.

Du côté du son, la seule différence des 2 supports réside dans les aigus, donc surtout dans le jeu de batterie de Connie. Vu qu’il utilise souvent ses cymbales, l’édition double LP serait plus judicieuse sur les colonnes car elle couvre moins le jeu tellement fabuleux de Milt Jackson, un peu en retrait. Au casque, je choisirais également le LP pour les mêmes raisons.

Un grand bravo à la prise de son fantastique! de la basse de Percy, est une des meilleures que l’on n’est jamais entendue de lui. Il ne fut pas si souvent que ça bien enregistré, soit trop en arrière chez Atlantic, soit avec un son trop « sourd » chez Pablo et Atlantic dernières années.

En résumé, ces trois éditions nous proposent une grande qualité musicale et de fameuses prises de son, toutes reportées sur LP’s et CD’s de manières admirables.

Guide pratique concernant les DVDS Blu-Ray Audio

Evidemment, il vous faut un appareil qui lit la norme Blu-Ray. Le marché en abonde. Un conseil: n’achetez pas un appareil d’entrée de gamme car, tout comme les autres appareils, il y a de très nettes différences de lectures et restitutions de l’image et du son. Il n’y a pas de miracle, si vous désirez un bon appareil, il vous faudra dépenser un peu plus que le minimum syndical (entre Frs. 150.–/Frs. 200.–).

La plupart des DVDS audio sont encodés dans plusieurs systèmes :

5.1 DST HD 24 bit, 2.0 LPCM 24 bit ou d’autres encore mais ce sont ces deux derniers qui sont le plus courant à l’heure actuelle et qui figurent dans tous les DVDS de cette collection.

L’option 5.1 DST vous restitue un son comme si vous étiez dans une salle.

Le son 2.0 LPCM est celui qui est le plus proche du LP ou CD, c’est-à-dire que vous êtes plus près des musiciens.

Afin de réaliser le bon réglage, il vous faut faire les mêmes démarches que pour un « DVD film » normal. Allumez votre appareil DVD et votre TV. Le menu doit normalement s’afficher sur votre TV vu qu’il n’y a que du son et vous choisissez le système qui vous convient le mieux (donc tous les cas ici, j’ai choisi le système 2.0 LPCM).

Une fois de plus, tous ces concerts sont magnifiquement enregistrés et remixés, pour l’époque. Bravo à tous les ingénieurs du son de la WDR.

Dans tous les cas ci-dessous, j’ai opté pour le système 2.0 LPCM afin d’être le plus proche du LP et CD.

Rappel de deux éléments récurant de ce test:

– à même volume sonore, les CDs restituent un son nettement plus fort que celui des LP’s, les DVDS Blu-Ray audio se situent entre le CD et le LP.

– tous les LP’s, simples ou doubles, ont une double pochette intérieure.

John Coltrane/Stan Getz

Il s’agit d’une soirée légendaire du JATP dont beaucoup de fans parlent depuis des décennies. Annoncés à Düsseldorf: Oscar Peterson/Ray Brown/Ed Thigpen, Stan Getz 4tet et Miles Davis/John Coltrane 5tet. Il y eut, le même jour, deux spectacles dans deux salles différentes (donc 3 sets x 2 = 6 sets). Miles Davis, pour des raisons non élucidées mais, en tous les cas pas de maladie comme beaucoup l’écrivirent (tout le monde se basa sur les explications très succinctes et peu convaincantes de Norman Granz), préféra ne pas participer à ces deux spectacles. Le premier concert fut filmé dans son entier. Le set de John Coltrane 4tet et son duo avec Stan existent en DVD sur le label « Jazz Icons ». Les sets de Stan et d’Oscar ne sont pas -encore- édités officiellement (celui de Stan circule dans le milieu des musiciens depuis quelques années).

John Coltrane/Wynton Kelly/Paul Chambers/Jimmy Cobb + Stan Getz, Oscar Peterson

CD: 77002, LP: 78002, DVD Blu-Ray Audio: 80002

Dois-je vraiment m’étendre sur les musiciens et la musique interprétée? Evidemment, cela sera non! Enfin si … Pour le dernier morceau, « Rifftide », composé par Coleman Hawkins, John invite Stan, et Oscar prend la place de Wynton, dans une jam endiablée. Il s’agit certainement de la seule et unique rencontre musicale des deux géants du ténor ainsi que celle d’Oscar.

Sur les colonnes: les différences viennent des cymbales de Jimmy et de la basse de Paul.

Sur le LP, les cymbales sont légèrement plus définies que sur le CD et le DVD, par contre, les basse sonne meilleure sur le CD et DVD. Ces différences entre le CD et DVD sont plus subtiles mais le son du DVD est un poil plus chaud. Donc ma préférence va vers le DVD.

Au casque: les cymbales sonnent un peu plus retenues sur le LP que le CD, la basse plus audible et en avant que le LP. Une surprise de taille: le son du DVD est bien différent des deux autres supports. En effet, le son de l’ensemble et de chaque instrument est plus ample, plus large et encore plus présent que sur le LP et CD! A mes oreilles, je préfère, sans hésitation, l’édition DVD.

 

Stan Getz/Jan Johansson/Ray Brown/Ed Thigpen, Düsseldorf 1960

CD: 77016, LP: 78016, DVD Blu-Ray Audio: 80016

Dois-je vraiment m’étendre sur les musiciens et la musique interprétée? Evidemment, cela sera non! Enfin si … Il est temps de redécouvrir le tout grand pianiste suédois que fut Jan Johansson (1931-1968), très be-bop, dans l’esprit de Bud Powell, Lou Lévy, Hampton Hawes ou Eddie Costa. Mais, après écoute, il possédait son propre style, percussif avec des notes très détachées. On peut vraiment l’apprécier en long et large, autant dans ses accompagnements que dans ses solos. Remarquable. Cela sera une immense révélation pour tous ceux qui ne le connaissent pas encore. Il y a deux versions -différentes- de « Out Of Nowhere », intéressantes à comparer.

Il y a une différence d’ordre des titres entre le CD-DVD d’un côté et celui du LP de l’autre Pourquoi? Mystère mais cela ne reste qu’un détail vu qu’il y a tout.

Au casque: Le LP et le DVD sonnent très proche ! Ils chatoient mieux l’oreille que le CD.

Au final, j’opte pour le DVD car il a une meilleure dynamique et définition des sons graves et aigües que le LP.

Sur les colonnes: le LP arrive en dernier, le CD et le DVD sont au coude-à-coude. Même si le CD nous rend un son peut-être légèrement plus précis et fort que le DVD, j’opte pour le DVD car il sonne entre le LP (beau son d’ensemble) et le CD.

The Modern Jazz Quartet, 1957 Cologne

CD: 77006, double LP: 78006, DVD Blu-Ray Audio: 80006

Le répertoire de ce concert est totalement différent de celui de 1959 chroniqué dans OMT du moi passé. « The Queen’s Fancy », « Where’s My Bess », « God Rest », « A Night In Tunisia », « Venice » etc est un programme varié et fort alléchant du groupe. Comme pour le concert de 1959, les personnes qui ne désirent qu’avoir un ou deux albums d’eux peuvent les acheter car il s’agit vraiment de grands moments de l’histoire du quartet.

Sur les colonnes: il y a une différence entre le LP d’un côté et le CD – DVD de l’autre. Cette fois, tout l’ensemble sonne mieux sur le CD et DVD que sur le LP, qui est plus retenu à tous les échelons. La différence se fait donc entre le CD et DVD. Tous les sons du DVD sont plus fins et définis que sur le CD. Donc le DVD l’emporte.

Au casque : exactement les mêmes remarques que pour les colonnes, pour une fois. Donc, à mes oreilles, le DVD remporte la palme dans les deux cas.

Oscar Peterson/Ray Brown/Ed Thigpen, 1961 Cologne

CD: 77004, double LP 78004, DVD Blu-Ray Audio: 80004

Dois-je vraiment m’étendre sur les musiciens et la musique interprétée? Evidemment, cela sera non! Enfin si … Le répertoire est inhabituel des éditions de l’époque: « My Heart Stood Still », « Band Call », « Con Alma », « Cubano Chant », “Liza” etc.

Au casque: sur le LP, les cymbales sont plus atténuées et la basse moins définie que sur le CD. Le DVD possède un son de l’ensemble plus ample, ouvert et rond, les aigues plus présents et la basse nettement mieux mise en valeur. C’est donc le DVD qui l’emporte.

Sur les colonnes: sur le LP, tous les sons sonnent plus étriqués que sur le CD et le DVD.

Entre le CD et le DVD, il y a une différence: le son du DVD est plus ouvert, ample, précis et chaud. Donc, j’opte sans hésitation pour le DVD.

Notes de musique de Ray Brown: Ray Brown sheet music.

Dave Brubeck/Paul Desmond/Gene Wright/Joe Morello, 1960 Essen

CD: 77003, LP: 78003, DVD Blu-Ray Audio: 80003

Dois-je vraiment m’étendre sur les musiciens et la musique interprétée? Evidemment, cela sera non! Enfin si … Je constate que le quartet est meilleur en public qu’en studio, tous se « libèrent » plus ! Dans « St Louis Blues », Dave est vraiment très inspiré, liant le Blues et une grande vélocité au piano digne des meilleurs pianistes ! Il me fait rappeler Eddie Costa par moments. Et puis, il y a Paul et  Joe, absolument fabuleux tout au long de ce concert! Un immense batteur à redécouvrir! Pour info, le morceau No 7, intitulé « Unknown Song », n’est autre que « These Foolish Things ». Je suis très étonné que nos Amis allemands n’aient pas trouvés le nom de ce standard archi connu. Enfin, connu des anciens mais visiblement pas des plus jeunes?

Sur les colonnes : le LP sonne un peu « étriqué » par rapport au CD et DVD. Le CD nous donne tous les détails de la musique, avec pas mal d’aigue et de basses bien définies. Le DVD rejoint le CD avec un son plus chaud et défini. J’opte donc pour le DVD.

Au casque: je n’entends pas de différence entre le LP et le CD. Par contre, le DVD, une fois de plus, fait une différence notoire entre les deux autres, avec un son plus ample, plus ouvert et défini. A nouveau, je me rallie au DVD.

Friedrich Gulda/Joe Zawinul « Music for 2 Pianos », 1988, Cologne

CD: 77008, LP: 78008, DVD Blu-Ray Audio: 80008

Dois-je vraiment m’étendre sur les musiciens et la musique interprétée? Evidemment, cela sera non! Enfin si …Ce projet fut, à plus d’un titre, exceptionnel. Friedrich (1930-2000) et Joe (1932-2007) sont viennois! Donc, c’est une réunion historique, Friedrich est un fameux pianiste classique mais aussi de Jazz. Joe reste un grand pianiste de Jazz mais aussi un immense pianiste classique, ce que quasi personne ne sait chez les fans mais reste de notoriété publique dans le milieu musical. Le 1er morceau est signé de Brahms, virant ensuite sur une autre pièce de Haydn. Le 2ème morceau est une composition de Friedrich, variation pour 2 pianos et orchestre, avec le non moins fabuleux Mel Lewis à la batterie entre autres ! Quelle composition et arrangement! Le concert se termine par un duo absolument FABULEUX, composé par Joe. Une course poursuite entre les deux qui essayent de s’attraper mais n’y arrivent jamais. Impossible de décrire cette pièce, il faut l’écouter pour la comprendre. Un concert exceptionnel!

Au casque, comme sur les colonnes: Le LP donne une dimension plus « moelleuse » et chatoyante que le CD et le DVD, autant dans les parties de pianos solos que de big band. Donc ma préférence va pour le LP dans les deux cas.

Notes de musique de Joe Zawinul: Joe Zawinul sheet music.

Billie Holiday, Buddy DeFranco Quartet, Cologne 1954

CD: 77015, double LP 78015, DVD Blu-Ray Audio: 80015

BH, Carl Drinkard (p), Red Mitchell (basse), Elaine Leighton (bat)

Première tournée de Billie en Europe, plus, au même programme, Buddy DeFranco/Sonny Clarke et d’autres musiciens sous le nom « Jazz Club USA », patronnée par Leonard Feather, qui pensait devenir l’égal de Norman Granz dans le domaine. Mais l’aventure s’arrêtera à cette tournée …

– Billie chante 6 titres de son répertoire habituel, « Billie’s Blues », « All Of Me » etc. Elle est en bonne forme, son set reste un peu court mais c’était voulu, vu que d’autres groupes se produisaient le même soir. Il faut donc se contenter des 15 minutes offertes.

– Buddy DeFranco, Sonny Clarke (p), Gene Wright (basse), Bobby White (bat)

Buddy débute son set par un époustouflant “I’ll Remember April” où il improvise sans discontinue pendant 8 minutes, sans jamais se répéter et où ses chorus augmentent en intensité les uns après les autres, suivi d’un solo de Sonny à vous couper le souffle. Exceptionnel! C’est ensuite Sonny qui est la vedette sur ce superbe «Over The Rainbow », influencé par Art Tatum. Quel grand pianiste, décédé beaucoup trop tôt, (1931-1963). Buddy remet la compresse sur « Now’s The Time » et « Sweet Georgia Brown ». Hallucinant! Il est très rare d’entendre Gene Wright prendre un solo, le voici dans « Bass Solo ». Influencé par Milt Hinton et Jimmie Blanton, il rend cependant hommage ici à Slam Stewart car il « humme » son solo à la Slam, avec bonheur et swing. Un vrai régal. L’ordre des titres du set diffère entre le double LP et celui du CD-DVD mais dans tous les cas, ce dernier est complet.

– Sur le double LP, la 4ème face ne figure ni sur le CD ni sur le DVD, donc les amateurs qui veulent tout posséder doivent acheter ce double LP. En effet, en bonus, dans « Skittisch », on met en valeur le pianiste-compositeur-arrangeur Jim McNeely, Marc Johnson (basse), John Scofield, (guitare), Adam Nussbaum (batterie) + WDR Big Band. Un long morceau certes mais dans lequel il se passe toujours quelque chose avec de tous ces grands solistes, superbement entourés par le formidable big band. Pour terminer en beauté cette dernière face, on réécoute « Rifftide » avec John, Stan, Oscar, Paul et Jimmy, en 1960.

Sur les colonnes: le CD sonne plus ouvert et ample que le double LP, Buddy est plus présent sur le CD et DVD que le double LP. Comme le son est un peu plus défini sur le DVD, ma préférence va à ce dernier.

Au casque: le son du LP a une « retenue » plus flagrante que le CD et le DVD qui nous restituent plus d’infos musicales. Dans ce cas, même si le son du CD et du DVD sont plus définis, je préfère celui du LP, pour l’ensemble, les aigues et les basses, plus chauds que sur les deux autres supports.

Le bilan

On pourrait croire que lorsque l’on a écouté et comparé un ensemble des 3 supports entre eux, on aura la réponse automatique pour tous les autres. Ahhh … et bien ce n’est pas du tout vrai! Cela aurait été trop facile. J’ai constaté, au fil de mes écoutes, que chaque enregistrement sonne différent, avec une prise de son différente, donc, au final, chaque support sonnera différemment. Vous allez me dire que c’est logique; je vous répondrai oui mais non! Pourquoi la basse de Percy Heath sonne meilleure dans l’édition DVD de 1957 mais sort bien meilleure sur le LP de 1959 ? Ha … C’est là que les choses deviennent très intéressantes. Le problème est nettement beaucoup plus complexe et profond que ça. Il faut tout écouter et analyser au cas par cas, ce que j’ai tenté de réaliser. Cette expérience m’a permis de mettre le doigt sur certains aspects techniques et sonores dont je n’avais pas connaissance auparavant. Ce fut une expérience des plus enrichissantes et espère pouvoir renouveler l’expérience dès que l’occasion se représentera.

En conclusion, j’aimerais rendre un vibrant hommage à la WDR d’avoir.

– non seulement sorti et sélectionné ces enregistrements fameux inédits !

– de les avoir édités sur plusieurs supports musicaux différents

– d’avoir retravaillé avec brio la qualité du son (bravo encore à Thomas Sehringer)

Dans aucun cas, j’ai eu le sentiment qu’il y avait une très grande différence de son entre les trois supports, comme on peut souvent l’entendre avec les anciennes versions CDS par rapport aux LPS d’époque. Dans ce cas, ils sonnent tous proches les uns des autres. J’ai donné un avis par rapport à mes oreilles et feeling. Pour être clair, chacun d’entre nous possédons une oreille différente et donc l’avis évidemment diffèrera.

Que vous soyez amateurs de LPS, CDS ou DVDS, vous ne serez jamais déçu de la haute qualité audio réalisée pour chacun des trois différents supports. J’ai « pinaillé » il est vrai mais c’était le but du jeu.

Soutenons la WDR en achetant leurs albums afin qu’ils continuent à éditer leur grand catalogue d’inédits. Une suite est déjà annoncée avec Cannonball Adderley 5tet et Benny Carter 6tet 1961, Oscar Peterson Trio 1963.

Au grand coup de chapeau doit être donné au remarquable travail de remasterisation réalisé par Thomas Sehringer, superbe ingénieur du son.

Un IMMENSE MERCI à mon amie Stéphanie Emunds, de chez Delta Music, qui m’a permis d’écouter tous les concerts sur tous les supports. Un privilège unique et grande confiance que je dois relever ici avec véhémence!

Vive la WDR !

Article par « Beethoven » Jean-Michel Reisser