L’exposition Yves Klein, intime (Amazon.fr) peut être admirée du 28 octobre 2022 jusqu’au 26 mars 2023 à l’Hôtel de Caumont – Centre d’art, Aix-en-Provence. Elle est organisée par Culturespaces en collaboration avec les Archives Yves Klein.
Bruno Monnier de Culturespaces écrit dans le catalogue qu’Yves Klein dépasse la figuration et l’abstraction, les deux tendances qui définissent la scène de l’art français dans les années 1950. Il crée une œuvre d’art totale qui investit les objets, l’espace et le monde qui l’entoure. Selon Bruno Monnier, la démarche radicale d’Yves Klein préfigure, dès la fin des années 1950, les tendances les plus novatrices de l’art contemporain, telles que la performance, le happening, l’art conceptuel ou le body art.
Yves Klein (1928-1962) est internationalement connu pour ses peintures monochromes, ses œuvres performatives et pour le bleu lumineux et profond qu’il a fait breveter, le fameux IKB (International Klein Blue).
Le catalogue contient des contributions par Didier Semin, Catherine Francblin et Cecilia Braschi, une partie catalogue avec des introductions aux œuvres exposées (et reproduites), des entretiens avec Rotraut Klein-Moquay, Elena Palumbo-Mosca et Gérard Zlotykamien ainsi qu’une biographie, dont nous tirons ici beaucoup d’extraits.
Yves Klein naît à Nice de parents artistes, Fred Klein (peintre figuratif) et Marie Raymond (peintre abstraite). Il passe son enfance entre Cagnes-sur-Mer, Paris et Nice, où il séjourne régulièrement chez sa tante Rose Raymond, dite Tantine.
Pendant la guerre, à Cagnes-sur-Mer, la famille Klein fréquente Nicolas de Staël, ainsi que le groupe de Grasse composé par Alberto Magnelli, Jean Arp, Sophie Taeuber-Arp, Sonia et Robert Delaunay. En 1944, Yves Klein échoue au baccalauréat et doit renoncer à participer au concours d’entrée à l’École de la marine marchande. Il arrête définitivement sa scolarité.
En 1947, Yves Klein travaille dans le rayon librairie que sa tante Rose a installé pour lui dans son magasin Philips. Il s’inscrit au club de judo du quartier général de la police de Nice. Il y rencontre Claude Pascal et Armand Fernandez, le futur Arman. Les trois aspire au voyage, à la création et à la spiritualité. Ils envisagent de se «partager le monde»: à Arman revient la terre et ses richesses, à Pascal l’air, et à Klein le ciel et son infini.
En 1949, Yves part avec Claude Pascal à Londres, où Klein travaille chez l’encadreur Robert Savage et pratique la dorure à la feuille d’or, tout en poursuivant ses entraînements de judo. En 1950, les deux séjournent en Irlande où ils travaillent dans un club d’équitation. L’année suivante, pendant un séjour à Madrid, Klein visite des musées, enseigne le judo et se lie d’amitié du directeur de l’école, Fernando Franco de Sarabia, dont le père est éditeur.
En août 1952, Yves Klein part pour le Japon, où il s’inscrit à l’institut de judo Kōdōkan (Tokyo) et donne des cours de français pendant quinze mois.
En 1954, il rentre à Paris après avoir obtenu au Kōdōkan le grade de ceinture noire 4e dan, titre que la Fédération française de judo refuse d’homologuer. Il commence alors à préparer un livre sur le judo qui sera publié en novembre sous le titre Les Fondements du Judo aux éditions Grasset. En mai déjà, il séjourne en Espagne, sur invitation de Sarabia, pour enseigner le judo. C’est à Madrid qu’Yves Klein élabore et fabrique deux recueils de «Monochromes» intitulés Yves, peintures et Haguenault, peintures. Les recueils sont publié par l’atelier de gravure de Sarabia. La préface est signée «Pascal Claude» et composée de lignes noires en lieu et place du texte.
De 1955 à 1959, Yves Klein enseigne le judo à l’American Students and Artists Center à Paris. En juillet 1955, son monochrome orange Expression de l’univers de la couleur mine orange (M 60) est refusé par le Salon des Réalités Nouvelles, dévolu à l’art abstrait. En octobre 1955, il a sa première exposition personnelle, « Yves, peintures », au Club des Solitaires à Paris. En décembre, il rencontre le critique d’art Pierre Restany.
En 1956, la galerie Colette Allendy montre son exposition «Yves, propositions monochromes»; le texte de présentation La Minute de vérité est signé Pierre Restany. Avec Jean Tinguely, Yves Klein participe au premier Festival de l’art d’avant-garde à Marseille où il expose un Monochrome rouge.
En été 1956, il doit fermer son école de judo ouvert en septembre 1955 pour des raisons financières. Au cours de l’année, avec l’aide de son marchand de couleur, Edouard Adam, il met au point la fabrication de son pigment bleu outremer qu’il dénommera plus tard «International Klein Blue» (IKB).
De 1957 jusqu’en 1962 s’en suivent de multiples expositions. En 1957 à Milan à la Galleria Apollinaire, il se lie d’amitié avec Lucio Fontana, à la galerie Schmela de Düsseldorf, il se lie d’amitié avec les artistes du groupe ZERO (notamment Heinz Mack, Otto Piene et Günther Uecker), et à Nice, chez Arman, il rencontre l’artiste allemande Rotraut (Rotraut Uecker), qui deviendra sa compagne.
En 1958, Yves Klein signe un contrat pour le décor du nouveau théâtre de Gelsenkirchen, il réalise ses premiers Reliefs éponges, et chez son ami Robert Godet, président de la Fédération internationale de judo, il expérimente pour la première fois ses peintures réalisées par l’empreinte du corps de modèles, que Restany appellera plus tard les «Anthropométries».
En décembre 1959, Yves Klein publie son essai Le Dépassement de la problématique de l’art, et l’inauguration du nouveau théâtre de Gelsenkirchen pour lequel Klein a réalisé un décor en reliefs-éponges et monochromes a lieu.
En 1960, l’artiste réalise ses premiers Monogolds avec des feuilles d’or et ses premières Cosmogonies, exploitant les phénomènes atmosphériques et les éléments naturels (vent, empreintes de végétaux, eau, etc.).
Toujours en 1960, Yves Klein dépose à l’INPI, sous la forme d’une enveloppe Soleau, la formule de l’International Klein Blue (IKB). En octobre, il réalise son fameux «Saut dans le vide» au 3, rue Gentil-Bernard à Fontenay-aux-Roses, photographié par Harry Shunk et János Kender. A l’issue de cette «performance», il arrête le judo. Un montage photographique réalisé à partir de «Saut dans le vide» est publié dans Dimanche, le journal d’un seul jour.
En octobre 1960, la déclaration constitutive du groupe des Nouveaux Réalistes a lieu au domicile d’Yves Klein, au 14, rue Campagne-Première, Paris. En 1961, lors d’un séjour à New York avec Rotraut, Yves Klein rencontre des artistes tels que Marcel Duchamp, Franz Kline, Willem de Kooning, Mark Rothko, Robert Rauschenberg, Barnett Newman et Larry Rivers. Son exposition «Yves Klein le Monochrome» chez Leo Castelli à New York rencontre l’incompréhension du public et des artistes. Suite à cet échec, Yves Klein rédige le «Manifeste dit de l’hôtel Chelsea».
En 1962, l’artiste participe à l’exposition du groupe ZERO («Zero, Schilders door de galerie gekogen») à la galerie Ad Libitum à Anvers ainsi qu’à l’exposition «Nieuwe Tendenzen» à la galerie Orez (La Haye). La même année, il exécute une série de Peintures de Feu au Centre d’essais de Gaz de France, La Plaine Saint-Denis, près de Paris.
Toujours en 1962, au Festival de Cannes, Klein assiste à la projection du film Mondo Cane du réalisateur italien de films documentaires Gualtiero Jacopetti (1919-2011). Une des séquences filmées présente son travail de manière caricaturale, ce qui le blesse profondément. Le soir, Klein a une première crise cardiaque, suivie d’une deuxième quatre jours plus tard. Le 6 juin, Yves Klein meurt d’une troisième crise cardiaque à son domicile parisien. Son fils, Yves, naît le 6 août 1962 (biographie tirée du livre Yves Klein, intime; Amazon.fr).
Sous la direction de Cecilia Braschi et Denys Riout: Yves Klein, intime. in fine éditions, 2022, 191 pages. Commandez ce livre d’art chez Amazon.fr.
Pour faciliter la lecture, les citations et citations partielles dans cette critique de livre de Yves Klein, intime (Amazon.fr) ne se trouvent pas entre guillemets.
Critique de livre ajouté le 20 décembre 2022 à 18:27 heure de Paris.