Tout ça pour ça ?! Boris le magnifique nous a présenté son fameux » deal « . Il ne pouvait évidemment pas être mieux que celui de Theresa May. Depuis trois ans, les Britanniques nous offrent un spectacle pitoyable. Jusqu’à présent, ils n’ont pas réussi à aller au-delà du consensus de tout ce qu’ils ne veulent pas. Ils devraient enfin se mettre d’accord sur un projet qui trouve une majorité au sein de la Chambre des communes.
Boris Johnson vit dans un univers parallèle. Avec son projet du Brexit dûr, il voulait le beurre et l’argent du beurre. Ce qu’il a offert hier est évidemment très loin de cet idéal imaginé. Contrairement à Theresa May, il est charismatique et peut vendre presque tout à ses admirateurs. Mais, dans la Chambre des communes, depuis l’exclusion de 21 membres du parti conservateur, il n’a plus de majorité. Boris est une personnalité qui, avec son humour, peut parfois même gagner des adversaires pour ses idées. La tâche demain, le 19 octobre, s’annonce pourtant trop difficile même pour lui.
Les prévisions sont difficiles surtout lorsqu’elles regardent l’avenir. Si Boris Johnson était retourné de Bruxelles sans deal, en rejetant la responsabilité pour cet échec sur l’UE, il pourrait probablement s’en sortir. Mais ce deal et très loin d’un Brexit dur. Il n’est pas plus faborable que celui de Theresa May. Boris Johnson risque de decevoir une bonne partie de ces électeurs qui pourraient se tourner vers Nigel Farage et son Brexit Party. Après les prochaines élections, le Royaume-Uni risque donc de finir avec un » hung parliament « , ce qui nécessiterai la formation d’une coalition. Une chose normale sur le continent, mais les Britanniques avec leur système majoritaire n’en ont pas vraiment l’habitude.
On n’est pas encore là. Mais le DUP, le petit partenaire unioniste de l’Irlande du Nord au gouvernement déjà minoritaire de Boris Johnson avec ses 10 députés, a déjà rejeté le deal de Boris. Les partis de l’opposition, les Travaillistes, le SNP nationaliste de l’Ecosse, les Libéraux-Democrates, les Verts et les députés du Pays de Galle voteront contre. Tous ? A voir.
De toute façon, demain, Boris Johnson doit convaincre 320 sur 639 députés dans la Chambre des communes. La tâche semble impossible. Il ne contrôle que 288 parlamentaires. Et ce chiffre inclut le European Research Group, les adeptes d’un Brexit dur. [Ajouté à 22:06: Dans une vidéo sur Twitter, Jacob Rees-Mogg, le chef de file du European Research Group, recommande de soutenir le deal de Boris].
Depuis un moment déjà, Boris Johnson n’a plus de majorité. L’opposition pourraient le remplacer et imposer une solution. Mais non seulement le gouvernement, mais également l’opposition fait preuve d’une incompétence totale.
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Boris Johnson (official photo as Foreign Secretary). Photo credit: www.gov.uk.
Article ajouté le 18 octobre 2019 à 16:42 heure de Paris.
