Dimanche soir, le 2 juin 2019, seulement un an et demi après son élection à la tête du parti Les Républicains (LR), Laurent Wauquiez (*1975) a jeté l’éponge. Sa stratégie n’a pas fonctionné.
Une semaine après le désastre aux Européennes avec le score historiquement bas de 8,48%, Laurent Wauquiez a annoncé sur la chaîne TF1 de se retirer de ses fonctions de président des Républicains.
Le 28 mai, la présidente du Conseil régionale d’Île-de-France, Valérie Pécresse (LR), avait lancé sur France 2 qu’en 1999, Nicolas Sarkozy avait démissionné avec un score de 13% aux Européennes. C’est une question d’éthique, selon Pécresse. Le sénateur LR Bruno Retailleau disait à la radio Europe 1 qu’il espère qu’il aurait démissionné à la place de Wauquiez. Le président du Sénat Gérard Larcher (LR) a d’abord publiquement désapprouvé la ligne de Wauquiez pour ensuite envoyer une lettre aux élus LR avec le message : afin de « reconstruire un projet qui rassemble la droite et le centre » pour conquérir les territoires. « Nous n’avons pas trois ans pour reconstruire Les Républicains. Il y a urgence pour préparer les municipales de 2020 ». Le message était clair : Wauquiez doit partir.
Le soir des Européennes, selon des témoins, Nicolas Sarkozy aurait dit à ses proches : « Il n’y a plus de droite en France ». C’est évidemment inexacte. La droite libérale, europhile et sécuritaire est partie chez Emmanuel Macron, la droite identitaire, sécuritaire, xénophobe et eurosceptique chez Marine Le Pen. Il n’y a plus de la place pour la droite classique LR car Laurent Wauquiez a essayé de droitisier le parti. Mais l’électeur a préféré l’original à la copie, donc le Front National – depuis le 1er juin 2018 rebaptisé Rassemblement National – au parti Les Républicains.
Dans la révolte des Gilets jaunes, Laurent Wauquiez a joué la carte de l’identité tandis qu’Emmanuel Macron a pris des mesures de sécurité contre les dérives des Gilets jaunes. Les différentes sensibilités de droite sont sensibles au libéralisme, à l’identité et à la sécurité. Laurent Wauquiez n’a pas compris que pour un parti LR droitisé qui met l’accent avant tout sur l’identitaire (et le sécuritaire), il manque tout simplement l’espace politique.
Où est le grand chef incontesté au parti LR qui peut unir les différentes sensibilités de droite ? Les Larcher, Woerth, Copé, Pécresse, Estrosi et autres n’ont pas la stature d’un Chirac ou d’un Sarkozy. Le parti semble donc voué à la disparition.
Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen d’un côté et Emmanuel Macron, Thierry Solère et d’autres membres de La République en marche (LREM) de l’autre appellent les élus et les électeurs du parti Les Républicains à les joindre.
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Laurent Wauquiez le 7 novembre 2018. Photo: European People’s Party, Wikimedia.
Article ajouté le 3 juin 2019 à 19:48 heure de Paris.
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