Magdalena Abakanowicz

Juil 11, 2023 at 20:55 741

L’artiste Magdalena Abakanowicz (1930-2017) a eu ses premiers succès hors de sa Pologne natale dans les années 1960 à Lausanne, lors des Biennales internationales de la tapisserie (1962-1995).

Elaborée pour la Tate Modern à Londres par la conservatrice de la Tate Modern Ann Coxon et la commissaire indépendante Mary Jane Jacob, l’exposition Magdalena Abakanowicz. Territoires textiles au MCBA à Lausanne se concentre sur les années 1960-1985, période où l’artiste se consacre à la création d’œuvres textiles qui révolutionnent l’art de la tapisserie. La rétrospective lausannoise est donc consacrée à la première partie de la carrière de l’artiste.

Ann Coxon et Mary Jane Jacob notent dans le catalogue Magdalena Abakanowicz à Lausanne (Amazon.de, Amazon.fr) que sa carrière décolle en 1962 grâce à sa participation, en compagnie de cinq autres artistes polonaises et polonais, à la première Biennale internationale de la tapisserie au Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne, une ville où son œuvre trouvera d’ardents défenseurs et des collectionneurs passionnés. Son œuvre novateur et inclassable avec des formes tissées, ses environnements immersifs et ses sculptures publiques ont révolutionné la sculpture moderne, le monde de l’art.

A partir de 1962 et pendant vingt-cinq ans, Magdalena Abakanowicz a été soutenue par la galerie Alice Pauli à Lausanne. De surcroît, l’artiste est entrée dans de nombreuses collections privées et publiques, régionales et nationales.

L’exposition Magdalena Abakanowicz. Territoires textiles au Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne offre du 23 juin au 24 septembre 2023 l’occasion de découvrir une artiste unique (catalogue: Magdalena Abakanowicz à Lausanne; Amazon.de, Amazon.fr).

C’est grâce à de généreuses donations, dont celles d’Alice Pauli elle-même et celle des collectionneurs et mécènes Pierre et Marguerite Magnenat, que la Fondation Toms Pauli compte aujourd’hui dans ses réserves cinquante œuvres de la créatrice, ce qui constitue le fonds le plus riche hors de Pologne.

Le catalogue, sous la direction de Magali Junet, conservatrice de la Fondation Toms Pauli, et de Giselle Eberhard Cotton, contient des détails, parfois intimes, de cette page d’histoire lausannoise qui n’ont jamais été publiés en français.

Marta Kowalewska, conservatrice en chef du Musée central des textiles de Łódź, y retrace la formation, les influences et la carrière de l’artiste dans une Pologne à l’époque derrière le rideau de fer.

Quant à mes œuvres préférées de l’artiste, ce ne sont pas les textiles en jute ou sisal, mais surtout les Foules (Crowds) en métal, bronze ou aluminium, mais également celles en bois ou résine synthétique, qui ne sont pas parmi les 58 œuvres exposées à Lausanne.

C’est en 1965 qu’elle crée sa première grande sculpture en acier pour la 1re Biennale des formes spatiales à Elbląg (Pologne). De 1985 à 2008, elle crée la série des Foules, groupes de personnages sans tête, qui se déclinent en nombres, en dimensions, en matières (métal, bois, résine, toile et en sous-ensembles tels Ragazzi, Infantes, Puellae, Backwards Standing, Standing Figures, Hurma.

Biographie de Magdalena Abakanowicz

Cette biographie est étroitement basée sur celle publiée dans Magdalena Abakanowicz à Lausanne (Amazon.fr, Amazon.de). Marta Magdalena Abakanowicz est née le 20 juin 1930 sur le domaine de Falenty, un village près de Varsovie (Pologne). Son père Konstanty a des origines russes et tatares et sa mère Helena-Zofia Domaszowska fait partie de la noblesse polonaise.

Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, la famille partage son temps entre Falenty et le manoir familial de la forêt de Krępa, où elle s’installe définitivement. Magdalena et sa sœur aînée Teresa (Terenia) sont éduquées à la maison. Solitaire, la jeune fille observe et expérimente la nature et ses mystères. En 1943, des soldats allemands blessent gravement sa mère qui perdra un bras. La famille s’enfuit à Varsovie mais la ville est rasée en 1944 en répression de l’insurrection de ses habitants. L’adolescente est active dans un hôpital de campagne.

A à la fin de la guerre, Magdalena Abakanowicz est inscrit à l’Ecole secondaire publique des arts visuels de Gdynia, et elle étudie dès 1949 le tissage à l’École supérieure nationale des beaux-arts de Sopot. Quand le département textile de l’Ecole ferme un an plus tard, elle rejoint l’Académie des beaux-arts de Varsovie où elle suit les classes de peinture et de textile. Elle pratique le tissage sous la conduite de Mieczysław Szymański, Anna Śledziewska et Eleonora Plutyńska.

Magdalena Abakanowicz rencontre Jan Kosmowski (1930-2018) qui suit des études d’ingénieur à l’École polytechnique; elle l’épouse en 1956.

En 1949, la doctrine du réalisme socialiste est introduite à l’école qui, comme toutes les autres, est placée sous contrôle étatique. Après la disparition de Staline en 1953, la vie culturelle bénéficie d’une période de dégel jusqu’au début des années 1960.

Après l’obtention de son diplôme en 1954, Magdalena Abakanowicz travaille dans une industrie de production de soie comme designer de tissus de mode et d’ameublement. Elle se lie d’amitié avec le peintre de l’avant-garde constructiviste Henryk Stażewski (1894-1988), qui accueille dans son studio les plus importants artistes et intellectuels de Varsovie.

Elle prend part à un concours – organisé par la Coopérative des artistes plasticiens (ŁAD) et l’Union des coopératives de l’industrie populaire et artistique (Cepelia) – pour la création d’un modèle destiné à être exécuté en tapisserie. Récompensée par un prix, elle participe en 1956 à sa première exposition collective célébrant les trente ans d’activités de la ŁAD. Elle devient membre de l’Union des artistes polonais (ZPAP), ce qui lui permet d’obtenir le statut d’artiste professionnelle. Elle épouse Jan Kosmowski et quitte son travail.

En 1957, Magdalena Abakanowicz effectue un premier déplacement à l’étranger à l’occasion d’un voyage en Italie organisé par la ZPAP. En 1960, son exposition personnelle (peintures et textiles), programmée par le ministère de l’Art et de la Culture à la galerie Kordegarda, n’ouvre pas ses portes. Les autorités ont finalement jugé ses œuvres trop «formalistes», non conformes à l’idéal artistique du réalisme socialiste.

Grâce à Maria Łaszkiewicz (1891-1981), doyenne des artistes tisserandes professionnelles, son nom est ajouté à la liste des artistes invités à représenter la Pologne à la première Biennale internationale de la tapisserie de Lausanne en 1962. Pour réaliser sa tapisserie, Łaszkiewicz lui propose d’utiliser un métier à tisser installé au sous-sol de son domicile. Elle y travaille jusqu’à l’obtention par le gouvernement d’un studio et logement pour son mari et elle-même.

La 1re Biennale de la tapisserie de Lausanne en 1962 avec la tapisserie Composition de formes blanches lance sa carrière. Sur place, elle rencontre les galéristes Alice Pauli (1922-2022) et Pierre Pauli (1916- 1970) ainsi que Jean Lurçat (1892-1966), principal acteur de la rénovation de la tapisserie française; il est représenté par les Pauli, qui travaillent à la promotion et à la vente de ses œuvres en Suisse et en Allemagne.

En 1962, le ministère de la Culture français octroie à Magdalena Abakanowicz une bourse pour un séjour d’étude de trois mois (octobre-décembre) en France. Elle visite surtout les ateliers de tapisseries. C’est également l’occasion de sa première exposition personnelle à la galerie Dautzenberg à Paris.

Pierre Pauli et le critique d’art lausannois André Kuenzi (1916-2005) se rendent en Pologne au printemps 1963 et visitent divers ateliers d’artistes pour préparer une grande exposition itinérante de 50 tapisseries polonaises, qui circulera les deux années suivantes dans de nombreuses villes en Allemagne, Norvège, Suisse et aux Pays-Bas.

En 1963, Magdalena Abakanowicz a des expositions personnelles de tapisseries à la Galerie d’art moderne de Varsovie et, en 1965, à la galerie du Bureau central des expositions d’art Zachęta.

Son œuvre, à mi-chemin entre arts appliqués et beaux-arts, interpelle. Le terme Abakan apparaît en 1964 sous la plume de la critique d’art Elżbieta Żmudzka pour évoquer ses œuvres inclassables. Elle l’adoptera elle-même autour de 1966-1967.

En 1965, Magdalena Abakanowicz est invitée à la 8e Biennale de São Paulo aux côtés de Jolanta Owidzka et Wojciech Sadley. Elle y présente cinq tapisseries de grandes dimensions portant des noms d’héroïnes historiques et engage Stefania Zgudka comme assistante pour les réaliser dans les temps. Elle gagne la médaille d’or dans la catégorie des arts appliqués, ce qui lui permet d’acheter avec son mari un logement (où ils vivent jusqu’en 1989) dans un immeuble coopératif à Varsovie avec des ateliers au dernier étage.

En 1965, Magdalena Abakanowicz participe à la 2e Biennale de la tapisserie de Lausanne. A la suite du succès rencontré aux deux premières Biennales, elle tisse de nombreuses tapisseries de toutes tailles pour la vente et les expositions itinérantes. Son travail lui vaut une reconnaissance internationale en même temps qu’un statut d’artiste reconnue en Pologne.

Deux collages de l’artiste font partie de l’exposition de Noël 1965 à la galerie Alice Pauli à Lausanne. Elle participe la même année à la 1re Biennale des formes spatiales à Elbląg (Pologne) avec une sculpture de grande dimension en acier. Elle reçoit pour la première fois le Prix annuel du ministère de l’Art et de la Culture polonais et est nommée professeure à l’Ecole supérieure des arts plastiques de Poznań, poste qu’elle conservera jusqu’à sa retraite en 1990.

En 1967, Magdalena Abakanowicz participe à la 3e Biennale de la tapisserie de Lausanne avec Assemblage noir II, une pièce encore bidimensionnelle et murale mais d’une composition innovante. Ses tapisseries se transforment bientôt en d’imposantes sculptures souples qui se déploient dans l’espace. Elle n’abandonne pas pour autant les œuvres tissées murales jusqu’au milieu des années 1980.

En 1967, Alice Pauli organise la première exposition personnelle de Magdalena Abakanowicz en Suisse, qui sera suivie de dix autres jusqu’en 1985. Pierre Pauli, nommé conservateur du Musée des Arts décoratifs de Lausanne, est commissaire de l’exposition La Tapisserie.

En 1966 et 1967, à l’occasion d’une exposition de tapisseries européennes (collection J.L. Hurschler), ses tapisseries sont exposées dans plusieurs villes américaines, pays qu’elle visite la première fois en 1968.

Parmi les multiples expositions personnelles qui se succèdent en Norvège, aux Pays-Bas, en Suisse et en Allemagne, celle intitulée Abakanowicz. Eine polnische Textilkünstlerin en 1968 au Helmhaus de Zurich marque une étape cruciale avec l’apparition de plusieurs grandes œuvres spatiales tissées uniquement en sisal.

Des œuvres de Magdalena Abakanowicz entrent au Museum of Modern Art de New York (Wall Hangings, 1969) et au Stedelijk Museum d’Amsterdam (Perspectief in Textiel, 1969), cassant les catégories artistiques habituelles, ultime consécration. Comme figure majeure du mouvement de la Nouvelle tapisserie, elle sera ensuite systématiquement représentée dans toutes les expositions collectives du mouvement.

A la 4e Biennale de la tapisserie de Lausanne de 1969, son œuvre Abakan rouge, pièce spatiale de quatre mètres de diamètre, fait sensation. La Biennale est montrée au Mobilier national à Paris, mais sans Abakan rouge, qui voyage à Łeba sur la côte de la mer Baltique pour figurer dans le film documentaire Abakany tourné par le réalisateur Jarosław Brzozowski, sur une musique expérimentale de Boguslaw Schäffer. Le réalisateur décède la même année, le film est terminé par Kazimierz Mucha et complété par des sé-quences tournées en atelier.

En 1969, la Galerie Alice Pauli organise une exposition présentant en parallèle des créations de Madgalena Abakanowicz et de Jagoda Buić; une deuxième aura lieu en 1973. Pierre Pauli décède en décembre 1970. Les artistes des Biennales perdent leur soutien initial.

Les années 1970 sont maqueés par d’importantes expositions monographiques à Södertälje et Stockholm, à Pasadena et Düsseldorf. Ses œuvres, tissages ou cordes, commencent à former des «environnements» qu’elle imagine et met personnellement en place en fonction de l’espace à disposition.

En 1970 vient la première commande publique – pour le théâtre de l’Hôtel de ville de Bois-le-Duc aux Pays-Bas. Avec des assistantes, elle crée un gigantesque rideau de 7 mètres de haut sur 22 mètres de long, tissé en sisal, laine, crin de cheval et corde.

Le catalogue Magdalena Abakanowicz à Lausanne (Amazon.de, Amazon.fr) contient de multiples informations supplémentaires au sujet d’autres expositions.

Le critique lausannois André Kuenzi publie en 1973 à Genève le livre La Nouvelle Tapisserie, premier ouvrage francophone consacré aux innovations dans la discipline. La même année, Mildred Constantine et Jack Lenor Larsen éditent Beyond Craft: The Art Fabric à New York.

Lors de la 7e Biennale de la tapisserie de Lausanne en 1975, Magdalena Abakanowicz présente le cycle Altérations. Elle est inspiré par le corps humain et ses fragments. Les Têtes (1973-1975) sont formées à partir de sacs de jute et de corde de sisal ; Figures assises (1974- 1984) et Dos (1976-1980) sont de fabrication semblable, sans têtes et en creux. Ces Structures organiques sont montrées en Angleterre, en Suède, en Norvège (actuel Henie Onstad Kunstsenter), et toujours à la galerie Pauli.

Pour des expositions, Magdalena Abakanowicz voyage à travers le monde, notamment à Sydney et Melbourne en Australie, à Papouasie-Nouvelle-Guinée, en Indonésie et en Thaïlande ainsi qu’au Japon.

En 1977, elle participe à la 8e Biennale de la tapisserie de Lausanne et prend part à l’inauguration du Musée national d’Art moderne Centre Pompidou à Paris, dans le cadre du projet La Boutique aberrante du Musée sentimental imaginé par l’artiste suisse Daniel Spoerri. Elle y montre quatre œuvres uniques (Du cycle Décision), ainsi qu’un enregistrement sonore, vendu en multiple sur cassette audio.

Elle crée les premières 200 pièces de la série Embryologie (1978-1981), en forme d’œufs, réalisées en jute et en chanvre. Ce premier groupe est montré à la Biennale de Venise de 1980 dans le pavillon polonais (800 pièces) et un second groupe réuni pour sa rétrospective au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris en 1982.

A la création de l’Association Pierre Pauli en 1979, elle fait don d’Abakan étroit. Des liens profonds d’amitié unissent l’artiste aux collectionneurs Pierre Magnenat (1924-2009) et son épouse Marguerite, tout comme aux critiques d’art Jean-Luc Daval à Genève et Pierre Restany à Paris. Elle est également proche d’Olivier Pauli (1955-1994), fils d’Alice et de Pierre Pauli.

En 1980 en Pologne, le syndicat Solidarność est fondé par Lech Wałęsa et Anna Walentynowicz en opposition au régime communiste. En réponse aux grèves qui s’en suivent, le général Jaruzelski impose l’état de guerre et la loi martiale jusqu’en 1983. Membre du syndicat, le mari de Magdalena Abakanowicz, Jan Kosmowski, perd son poste de directeur du développement industriel. Il s’investit dans la carrière de sa femme et, en compagnie d’Artur Starewicz, la seconde lors de ses voyages. Magdalena Abakanowicz envoit de nombreuses œuvres à la galerie Alice Pauli en Suisse pour les mettre à l’abri de l’instabilité politique en Pologne.

De 1982 à 1984, organisée par le Museum of Contemporary Art de Chicago sous le commissariat de Mary Jane Jacob, une rétrospective itinérante consacrée à Magdalena Abakanowicz est montrée dans huit grandes villes. Elle travaille avec la galerie Xavier Fourcade à New York (1985-1987), puis avec la galerie Marlborough à New York et Londres de 1988 jusqu’à son décès en 2017. Sa collaboration avec la galerie Alice Pauli prend fin.

En 1983, Magdalena Abakanowicz s’initie à la fonte de métal avec le sculpteur George Greenamyer dans le Massachusetts puis à Los Angeles, où elle est professeure invitée et artiste en résidence à l’Université de Californie.

Invitée par le collectionneur italien Giuliano Gori, elle installe Catharsis (1985), environnement constitué de 33 grandes figures de bronze (270 x 100 x 50 cm chacune), creuses et sans tête, dans la propriété de la Fattoria di Celle, Santomato di Pistoia en Toscane.

1985 marque le début de la série des Foules (1985-2008), mentionné en haut comme mes œuvres favorites. En 1987, elle exécute en taille directe des installations permanentes, entre autres Negev pour le parc du Musée d’Israël à Jérusalem et, en 1988, Space of Dragon pour celui des Jeux olympiques de Séoul. Elle privilégie la sculpture en métal ou en pierre au textile, même si elle travaille chaque matériau en parallèle. De 1987 à 1995, elle utilise également des troncs d’arbres dans la série Jeux de guerre, initiée dans la région des lacs de Mazurie en Pologne.

Après la chute du régime communiste en Pologne, le couple déménage dans un quartier au sud de Varsovie. De 1956 à 1989, l’œuvre de Magdalena Abakanowicz a été présentée en Pologne dans plus de 50 expositions collectives et 12 expositions monographiques.

En 1994, Barbara Rose publie à New York la première biographie de l’artiste: Magdalena Abakanowicz. En 2000, l’artiste et son mari constituent une fondation caritative, Abakanowicz Arts and Culture Charitable Foundation.

En 1996, après la dissolution de l’Association Pierre Pauli, les œuvres collectionnées sont données à l’Etat de Vaud. En 2000, elles rejoignent la collection Toms à la création de la Fondation Toms Pauli. En 2005, Pierre et Marguerite Magnenat font don à la fondation de leur collection d’art textile, qui comprend 33 œuvres de Magdalena Abakanowicz.

En 2006, Agora, son dernier et monumental environnement constitué de 106 grands personnages en fonte, est mis en place au Grant Park de Chicago. L’année suivante, la Fondation Marta Magdalena Abakanowicz-Kosmowska et Jan Kosmowski est établie en Pologne pour mettre en valeur son patrimoine artistique.

En 2008, les éditions Skira à Milan publient son autobiographie Fate and Art. Sa correspondance, qui comprend ses échanges avec des acteurs suisses, est éditée par Mary Jane Jacob et Jenny Dally dans Writings and Conversations (2022). L’exposition WACK ! Art and the Feminist Revolution organisée en 2008 par le Museum of Contemporary Art de Los Angeles met en avant son travail comme faisant partie du mouvement féministe, – ce que l’artiste réfute.

Magdalena Abakanowicz décède le 20 avril 2017 à Varsovie, des suites de la maladie d’Alzheimer. Jan Kosmowski meurt en 2018.

Marta Kowalewska conçoit au Musée central des textiles de Łódź une grande exposition honorant l’œuvre de l’artiste. Magdalena Abakanowicz Metamorfizm (2018) comprend, dans son 2e volet, 24 œuvres de la Fondation Toms Pauli. L’Université des Arts de Poznań porte désormais le nom de l’artiste.

Le catalogue contient évidemment encore beaucoup plus de détails. En bref, au début de sa carrière, Magdalena Abakanowicz a saisit les potentialités de la fibre, matière vivante et malléable, pour exprimer librement une vision artistique nourrie de son observation de la nature et de l’humain.

Le catalogue

Sous la direction de Magali Junet Giselle et Eberhard Cotton: Magdalena Abakanowicz. Territoires textiles, Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne, Scheidegger & Spiess, 128 pages avec 34 illustrations en couleur et 27 en blanc et noir, 17 x 23.5 cm, ISBN 978-3-85881-891-1. Commandez ce livre chez Amazon.de, Amazon.fr.

Le catalogue en anglais de la Tate Gallery par Ann Coxon et and Mary Jane Jacob: Magdalena Abakanowicz, Tate Publishing, 2022, 208 pages. Commandez ce livre en anglais chez Amazon.fr, Amazon.co.uk, Amazon.com, Amazon.de.

L’exposition

L’exposition est organisée en partenariat entre la Tate Modern de Londres, la Fondation Toms Pauli et le Musée cantonal des Beaux-Arts/Plateforme 10 à Lausanne, et le Henie Onstad Kunstsenter, Høvikodden:

– Tate Modern, Londres, Royaume-Uni 17 novembre 2022 – 21 mai 2023

– Musée cantonal des Beaux-Arts, Lausanne, Suisse 23 juin – 24 septembre 2023

– Henie Onstad Kunstsenter, Høvikodden, Norvège 26 octobre 2023 – 25 février 2024

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Critique d’exposition et de catalogue ajouté le 10 juillet 2023 à 20:55 heure suisse.