Après deux ans d’isolement dans son « covid-bunker », le dictateur russe Vladimir Poutine émerge avec la « conclusion » que l’Ukraine n’existe pas ou n’a pas le droit d’exister car elle fait, selon ses « études » d’histoire, partie intégrante de la Russie, balayant ainsi 30 ans d’indépendance depuis 1990.
Le 16 juillet 1990, le Parlament ukrainian avait adopté la Déclaration sur la souveraineté politique de l’Ukraine. L’indépendance de l’Ukraine a été proclamée le 24 août 1991 et confirmée par référendum le 1er décembre 1991 par 90,5% des électeurs. La semaine suivante, lors de la réunion des dirigeants russe, ukrainien et biélorusse à Minsk, la dissolution de l’URSS avait été décidée.
Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont une responsabilité particulière dans le conflict actuel. Après la fin de l’Union soviétique, l’Ukraine a été la troisième puissance nucléaire du monde. Avec le mémorandum de Budapest de 1994, elle a renoncé a ces armes. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la Russie ont accordé des garanties d’intégrité territoriale et de sécurité à l’Ukraine qui, en échange, a ratifié le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. En 2014, lors de l’annexion de la Crimée et du début du conflit au Donbass, ces « garanties » ne valaient rien.
En 2022, malgré la résistance héroïque des Ukrainians, qui ont notamment pu éviter que la capitale Kiev avec le gouvernement ukrainien ainsi que le port le plus important, Odessa, tombe dans les mains de Poutine, le dictateur russe continue sa politique du fait accompli. Il a modifié la situation sur le terrain en créant un couloir terrestre qui mène de la Crimée par Marioupol jusqu’au Donbass.
Les pays de l’Union européenne, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont fait beaucoup mais pas assez d’efforts pour éviter ce scénario. Heureusement, le 28 avril 2022, le président américain Joe Biden a annoncé que les Etats-Unis vont allouer 33 miliards de dollars pour aider l’Ukraine à se défendre, dont $20 milliards pour la défense proprement dite, $8,5 milliards d’assistance économique et $3 milliards d’aide humanitaire. L’Europe, avant tout l’Allemagne, doivent faire un effort semblable. Il est vrai que l’armée allemande n’est actuellement même pas en mesure de défendre le territoire allemand, mais le gouvernement Scholz pourrait acheter des armes dans d’autres pays pour les offrir au président Zelensky qui, lui, défend in fine les démocraties européennes.
La Russie est un nain économique. L’Ouest peut et doit dépenser nettement plus que la Russie en Ukraine (The West must outspend Russia in Ukraine). Avec sa nouvelle agression, commencée en février 2022, Poutine a commis une erreur stratégique qui pourrait amener sa chute. Dès le départ, il était clair que la Russie ne peut ni conquérir ni contrôler un pays presque deux fois la taille de l’Allemagne (600,000 km2) avec plus de 40 millions d’habitants qui lui sont largement hostiles.
Le Kremlin a sous-estimé la volonté de résistance des Ukrainiens. Même la majorité des russophones n’a pas envie de vivre sous une dictature dominée par Poutine. L’Ukraine est un pays corrompu avec beaucoup de problèmes, mais c’est un pays démocratique avec une société civile vibrante et diverse qui s’oriente vers l’Europe.
Poutine craint la démocratie en Ukraine et en Géorgie ainsi que les mouvements démocratiques en Biélorussie et au Kazakhstan qui menacent son autoritarisme en Russie. Il est en tête d’un régime qui a besoin de la révolution permanente, d’agressions contre des prétendus « ennemis » pour mobiliser l’opinion publique, pour se maintenir au pouvoir.
L’Ukraine n’a nullement menacé la Russie ou les russophones en Ukraine. Poutine ment quand il bouge ses lèvres. Son « opération militaire spéciale » pour « démilitariser et dénazifier » l’Ukraine se dirige contre un pays paysible avec un président juif à sa tête.
Une vie ne compte rien pour Poutine. En Tchétchénie, en Syrie et en Ukraine, il a montré son vrai visage. Ses troupes doivent être repoussées en Ukraine car l’appétit vient en mangeant.
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Photographie en haut de la page: Vladimir Poutine en 2018. Президент России Владимир Путин во время интервью журналисту американского телеканала NBC Мегин Келли. Photo copyright: www.kremlin.ru (via Wikipedia/Wikimedia Commons).
Article du 4 mai 2022. Ajouté à 13:41 heure de Paris. Dernière mise à jour: 13:56.