Theresa May et Jeremy Corbyn ne sont pas à la hauteur du Brexit

Fév 24, 2019 at 13:42 964

[Ajouté le 25 février 2019 à 19:44 heure de Paris : Jeremy Corbyn dit que Labour est prêt pour un deuxième référendum si le Brexit deal proposé par Labour est rejeté au parlement le 27 février (notre article anglais au sujet de la possibilité d’un deuxième référendum)].

Theresa May (*1956), Première ministre du Royaume-Uni depuis le 13 juillet 2016, et Jeremy Corbyn (*1949), chef du Parti travailliste et chef de l’opposition officielle depuis le 12 septembre 2015, ne sont pas à la hauteur du Brexit.

Theresa May semble croire que c’est sa tâche principale de respecter le vote du peuple au référendum sur le Brexit, la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne décidée le 23 juin 2016 avec 51,9% contre 48,1%. Elle oublie que ce référendum a eu lieu après une campagne mensongère de la part du camp en faveur du Brexit qui a promis tout et n’importe quoi. Avec ses mots,  » Brexit veut dire Brexit  » (Brexit means Brexit), prononcés après son accession au poste de Première ministre, elle a involontairement indiqué qu’elle n’avait pas compris ce que cela voulait dire. Elle promettait l’impossible. Les avocats du Hard Brexit pensaient pouvoir sortir de l’UE pour ainsi pouvoir conclure toute sorte de traités de libre-échange avec le monde entier, tout en gardant l’accès au marché commun européen / marché intérieur de l’UE, sans pour autant respecter les règles qui le régissent.

Peu à peu, Theresa May s’est approché de la réalité en modifiant son projet de Brexit. Mais évidemment, le résultat ne pouvait plaire à ceux qui croivent toujours au projet initial, au Hard Brexit promis par Nigel Farage, Boris Johnson, David Davis et bien d’autres populistes et/ou ignorants. En même temps, le camp qui a souhaité que le Royaume-Uni reste un membre du l’UE indique à juste titre que le fameux deal de Theresa May et pire que le statu quo. Un manifestant devant le palais de Westminster l’a bien écrit :  » Nous avons déjà le meilleur accord  » (We already have the best deal).

Le référendum sur le Brexit était non-contraignant (non-binding), 479 des parlementaires était pour rester dans l’UE (Remain) et seulement 159 ont voté pour le Brexit (Leave). Au moment du vote, une majorité des jeunes, largement en faveur du Remain, est resté à la maison car les sondages indiquaient une victoire de leur camp. Bref, les Britanniques semblent avoir perdu leur pragmatisme légendaire.

Quant au chef de l’opposition, Jeremy Corbyn, il a toujours perçu l’UE comme une sorte d’entreprise néo-libérale. Le Brexit l’aurait donc bien arrangé. Mais, actuellement, 70% des membres de son parti veulent rester dans l’UE. Malgré la décision de sa base en faveur d’un deuxième référendum, Jeremy Corbyn a longtemps hésiter de se positionner clairement. Toutefois, il s’est finalement résigner à demander que Theresa May prenne l’option d’un Hard Brexit de la table.

Jeremy Corbyn vient de la gauche extrême. Il admirait / admire des  gens comme Hugo Chávez et Nicolás Maduro au Venezuela, Pablo Iglesias de Podemos en Espagne et Aléxis Tsípras de Syriza en Grèce. Il vit dans un univers parallèle. A Westminster, il a toujours été en marge. Une majorité des parlementaires du Parti travailliste a été contre son accession au poste de chef de l’opposition, mais la base du parti, les syndicats et les sympathisants du parti voulait un changement radical, une rupture avec le projet New Labour de Tony Blair – perçu comme néo-libérale.

Au sujet du Brexit, le Royaume-Uni, les partis et même beaucoup de familles restent divisés. Pourtant, comme mentionné plus haut, la solution pragmatique semble évidente : Remain !

President Donald Trump talks with British Prime Minister Theresa May during a bilateral meeting in the Oval Office on January 27, 2017 (Official White House Photo by Shealah Craighead). This image is a work of an employee of the Executive Office of the President of the United States, taken or made as part of that person’s official duties. As a work of the U.S. federal government, the image is in the public domain.

Article ajouté le 24 février 2019 à 13:42 heure de Paris